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Les C.A. se féminisent

Malgré des perceptions parfois contraires, les conseils d’administration des 50 plus grandes entreprises de Québec inc. en Bourse progressent « relativement bien » dans l’échelle des meilleures pratiques de gestion, constate-t-on dans un nouveau relevé effectué par l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP).

Entre autres, souligne le directeur général de l’IGOPP, Michel Nadeau, la présence des femmes à ces conseils affiche une « belle progression » en dépit d’un taux de roulement encore « un peu faible » d’une année à l’autre parmi l’ensemble des postes d’administrateur.

Aussi, selon M. Nadeau, la hausse de la rémunération moyenne des administrateurs d’entreprises, quoique significative sur quelques années, témoigne aussi des exigences rehaussées quant à leur implication et leur apport au bon fonctionnement du conseil dont ils sont membres.

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Des membres mieux payés, mais toujours aussi mâles

Les conseils d’administration des grandes entreprises québécoises se sont rapidement mis à la page en doublant le salaire de leurs membres en six ans seulement, mais sont plus lents à adopter d’autres préceptes de bonne gouvernance, comme l’augmentation du nombre de femmes dans leurs rangs.

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Cette augmentation salariale traduit l’importance grandissante que les entreprises et leurs actionnaires accordent de nos jours aux conseils d’administration comme organes de supervision et de planification à long terme, a expliqué au Devoir le directeur général de l’IGOPP, Michel Nadeau. « Est-ce que tous les administrateurs méritent ces salaires ? Peut-être pas. Mais on voit que la plupart des gens prennent aujourd’hui très au sérieux le travail de membre d’un C. A. C’est là que les gestionnaires établissent avec les administrateurs les cadres du développement de la compagnie à moyen et long terme. C’est un rôle très, très important, pour lequel les administrateurs sont prêts à travailler davantage et à assumer leur responsabilité en cas d’insuccès. L’augmentation de la rémunération est là pour attirer de meilleurs candidats et les récompenser. »

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La rémunération varie aussi selon le secteur d’activité, les honoraires versés aux administrateurs de compagnies de construction et de mines pouvant, par exemple, être jusqu’à 3,5 fois plus élevés que dans les secteurs manufacturiers ou du commerce de détail. Le plus grand nombre de compagnies du secteur énergétique dans le reste du Canada explique d’ailleurs en bonne partie le retard de rémunération qu’accusent toujours les entreprises québécoises équivalentes, dit l’IGOPP.

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Pratiques et tendances des conseils d’administration au Québec

L’édition 2014 de l’étude de la gouvernance et de la rémunération des administrateurs du Top 50 québécois est une initiative conjointe de l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP) et de Spencer Stuart. De plus, Cette édition comprend aussi les sociétés québécoises citées dans le TOP 100 du Canadian Board Index 2014.

Cette section présente quelques faits saillants tirés de notre édition 2014 du répertoire des 50 plus grandes entreprises québécoises inscrites à la Bourse canadienne du TSX, classées selon leur chiffre d’affaires. Cette édition comprend aussi les sociétés québécoises citées dans le TOP 100 du Canadian Board Index 2014.

 

COMPOSITION DU CONSEIL

  • Le chiffre d’affaires des 50 plus grandes entreprises québécoises en 2013 se situait entre 288 millions de dollars1 (Manac) et 37 960 millions de dollars (Alimentation Couche-Tard) ;
  • 43 nouveaux administrateurs ont accédé à un siège de leur conseil d’administration au cours de l’année 2013, soit 8,4 % des 511 postes d’administrateurs siégeant au sein des conseils du TOP 50 des administrateurs : 26 hommes et 17 femmes ; 40 % des nouveaux administrateurs sont des femmes ;
  • L’âge moyen des nouveaux administrateurs (57 ans) est inférieur à l’âge moyen des administrateurs en poste (61 ans). L’âge moyen des administrateurs québécois entre 2007 et 2013 n’a pas changé ;
  • 39 % des nouveaux administrateurs ne sont pas des résidents du Canada. On remarque une tendance similaire pour les nouveaux administrateurs nommés au sein des conseils des entreprises du Top 100 canadien. La proportion des administrateurs nonrésidents canadiens dans les entreprises québécoises s’élève actuellement à 19 % des administrateurs ;
  • 20 % des administrateurs des plus grandes entreprises québécoises sont des femmes (contre 14 % en 2007). Les fonctions clés au sein des conseils d’administration sont très largement occupées par des hommes. Cependant, le nombre de femmes administratrices augmente selon la taille de l’entreprise.

RÉMUNÉRATION DES ADMINISTRATEURS

  • La médiane de la rémunération globale des administrateurs des sociétés québécoises a passé de 54 714 $ à 102 148 $ entre 2007 et 2013. Cependant, elle demeure encore inférieure à la rémunération des administrateurs des sociétés du Top 100 canadien (172 000 $) ;
  • La médiane de la rémunération des présidents des conseils des sociétés québécoises est de 285 000 $ alors que celle des présidents des conseils de sociétés canadiennes est de 364 000 $. Cependant, cet écart diminue en ne considérant que les entreprises québécoises qui font partie du Top 100 canadien ;
  • Les entreprises québécoises du secteur de la construction et des mines sont celles qui rémunèrent le mieux leurs administrateurs, leur rémunération médiane s’élevant à 199 475 $. Dans le cas des entreprises canadiennes, ce sont les entreprises du secteur de l’énergie qui offrent la plus haute rémunération médiane : 220 000 $ ;
  • 68 % des entreprises québécoises donnent l’option à leurs administrateurs de recevoir leur rémunération sous forme de titres (actions ou unités d’actions différées, dans la majorité des cas) ; >> En moyenne, les administrateurs de sociétés québécoises détiennent 828 906 $ en titres de l’entreprise qu’ils administrent. Cet investissement varie selon la durée de leur mandat comme administrateur.

« A New Paradigm for Corporate Governance »

« Recently, there have been three important studies by prominent economists and law professors, each of which points out serious flaws in the so-called empirical evidence being put forth to justify short-termism, attacks by activist hedge funds and shareholder-centric corporate governance. These new studies show that the so-called empirical evidence omit important control variables, use improper specifications, contain errors and methodological flaws, suffer from selection bias and lack real evidence of causality. In addition, these new studies show that the so-called empirical evidence ignore real-world practical experience and other significant empirical studies that reach contrary conclusions. These new studies are:

Emiliano Catan and Marcel Kahan, The Law and Finance of Anti-Takeover Statutes, October 2014

Yvan Allaire and Francois Dauphin, The Game of ‘Activist’ Hedge Funds: Cui bono? August 31, 2015

John C. Coffee, Jr. and Darius Palia, The Wolf at the Door: The Impact of Hedge Fund Activism on Corporate Governance, September 4, 2015

For an earlier recognition of these defects in the so-called empirical evidence see, The Bebchuk Syllogism.

These new studies provide solid support for the recent recognition by major institutional investors that while an activist attack on a company might produce an increase in the market price of one portfolio investment, the defensive reaction of the other hundreds of companies in the portfolio, that have been advised to “manage like an activist,” has the potential of lower future profits and market prices for a large percentage of those companies and a net large decrease in the total value of the portfolio over the long term… » Lire la suite.

« The Game Of ‘Activist’ Hedge Funds: Cui Bono? »

« This paper aims to describe the contemporary tactics and objectives of activist Hedge Funds as well as the actions taken by targeted companies as a result of their intervention. While doing so, we explored the consequences of activism over time when compared to a random sample of firms with similar characteristics at the time of intervention (effects on operational performance and share price returns), and we analyzed the singularities associated with salient sub-groups of targeted firms. The sample used for our analysis consists of all 259 firms targeted by activist hedge funds in 2010 and 2011. We found evidence that any improvements in operating performance (ROA, ROE, Tobin’s Q) result mainly from selling assets, cutting capital expenditures, buying back shares, reduce workforce, and other basic financial manoeuvres. Although there is no evidence of deterioration over a three-year period, the stock’s performance of targeted companies over a three-year span barely matches the performance of a random sample of companies. We found that the best way for activists to make money for their funds is to get the company sold off or substantial assets spun-off. If not sold, the hedge fund episode often results for the targeted firms in change of senior management and board members, stagnation of assets and R&D. This research does not provide any evidence of the superior strategic sagacity of hedge fund managers but does point to their keen understanding of what moves stock prices in the short term… »

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La Coalition canadienne pour une bonne gouvernance fait fausse route

Faudrait-il permettre aux actionnaires de proposer des candidats au poste d’administrateur? Voilà un débat qui fait rage actuellement. L’enjeu est sensible dans la mesure où il contourne les prérogatives et les responsabilités du conseil d’administration en la matière.

En août 2010, conformément aux prescriptions de la Loi Dodd Frank, la Securities and Exchange Commission (SEC) a proposé que les actionnaires qui représentent plus de 3 % des actions en circulation et qui détiennent ces actions depuis plus de 3 ans soient autorisés à proposer un nombre limité de candidats au poste d’administrateur et que les noms de leurs candidats figurent sur le formulaire de procuration envoyé à tous les actionnaires (ce que l’on appelle l’« accès aux procurations »). Ce droit était assorti d’un certain nombre de restrictions et de conditions.

Toutefois, cette règle proposée a toutefois été rejetée, en 2011, par la Cour d’appel américaine pour le circuit de D.C.

Depuis lors, plusieurs sociétés ont adopté le principe des 3 % et des 3 ans, parfois par suite de l’adoption d’une proposition des actionnaires (Monsanto), parfois par suite d’une démarche préemptive (General Electric, Bank of America, Marathon Oil). En 2014, à peine 18 propositions de cette nature ont été présentées. En juillet 2015, elles étaient au nombre de 84, dont 49 ont reçu l’appui de la majorité (source : H.J. Gregory of Sidley Austin LLP, juillet 2015).

Il ne fait aucun doute que l’« accès aux procurations » est le nouveau cheval de bataille dans le domaine de la gouvernance. Ce débat soulève des questions importantes qui doivent être examinées avec soin avant de prendre position. Les deux côtés s’accordent pourtant sur un point : si les décideurs devaient permettre aux actionnaires un certain « accès aux procurations » de sorte que le nom des candidats proposés par ceux-ci figure sur le même bulletin de vote par procuration envoyé à tous les actionnaires, ce droit devrait être assujetti à des conditions très précises :

    • les actionnaires devraient être propriétaires d’un nombre substantiel d’actions : par exemple 1 % ou 2 % ou, plus souvent, 3 % de la totalité des actions en circulation (un pourcentage accru étant prévu pour les sociétés à petite capitalisation boursière);
    • pour avoir « accès aux procurations », les actionnaires devraient être propriétaires de leurs actions depuis un certain temps : au moins 1 an ou 2 ans ou, plus souvent, au moins 3 ou 5 ans;
    • le nombre, ou le pourcentage, d’administrateurs pouvant être proposés en tant que candidats dans le cadre de ce processus au cours d’une année donnée devrait être limité : par exemple, 3 membres ou au plus 20 % ou 25 % des administrateurs;
    • le nombre d’actionnaires pouvant se regrouper pour atteindre le seuil minimal de possession d’actions devrait être limité : par exemple, 5 actionnaires ou 15 ou 25 actionnaires, etc.

Tous ceux qui sont en faveur de l’«accès aux procurations» souscrivent à ces conditions ou à une quelconque variante de celles ci; pourtant, dans un document d’orientation diffusé cette semaine, la Coalition canadienne pour une bonne gouvernance (CCGG) fait bande à part dans le monde de l’investissement nord américain pour ce qui est de l’une des principales conditions régissant l’«accès aux procurations». En effet, la CCGG n’imposerait aucun délai, quel qu’il soit, avant que les actionnaires n’acquièrent le droit de proposer des candidats au poste d’administrateur :

[TRADUCTION] « Selon la CCGG, aucun délai n’est nécessaire pour s’assurer que l’accès aux procurations ne soit réservé qu’aux actionnaires qui ont une perspective à long terme à l’égard de la société (plutôt qu’à des actionnaires cherchant à réaliser un gain à court terme) ou pour éviter des candidatures épineuses. Le comportement passé n’est pas nécessairement indicatif des intentions futures et l’on ne peut présumer qu’un actionnaire ayant acquis ses actions depuis peu n’ait pas de perspective à long terme. »

Il s’agit là d’un argument inédit et très discutable. Dans le monde financier des temps présents, les actions des entreprises sont détenues pour des périodes plutôt courtes. Ainsi, la période de détention médiane pour les sociétés de placement est de 1,23 an; dans le cas des caisses de retraite, elle est de 1,72 an (Cremers, Pareek et Sautner, 2012). Par ailleurs, on estime que 70 % des actions achetées par un gestionnaire de trésorerie médian sont vendues dans moins d’un an; dans le cas d’une caisse de retraite moyenne, ce pourcentage est de 65 % (Chakrabarty, Moulton et Trzcinka, 2012).

En plus, il s’agit là de ce qu’il est convenu d’appeler des investisseurs à long terme. Les fonds de couverture, fonds momentum et autres fonds « poker » n’y sont pas inclus. Si l’on s’appuyait sur ce raisonnement de la CCGG, le Canada devrait accorder la citoyenneté canadienne aux touristes étrangers dès leur arrivée au pays, puisque l’on ne pourrait pas présumer qu’ils n’ont pas l’intention d’y résider à long terme.

Tous les grands fonds institutionnels américains (CalSTRS, TIAA-CREF, Vanguard, T. Rowe Price, etc.) ainsi que les conseillers en matière de gouvernance (The Council of Institutional Investors (CII), Institutional Shareholders Services (ISS), Glass, Lewis, etc.) se sont prononcés fermement en faveur d’une période minimale de détention des actions à titre d’exigence pour un « accès aux procurations ».

La proposition de la CCGG, si elle était mise en œuvre, ferait du Canada, qui est déjà une terre d’accueil pour les offres publiques d’achat hostiles ou autres, un paradis pour les fonds de couverture activistes. Ces fonds à court terme auraient le droit de proposer des candidats au poste d’administrateur peu de temps après avoir investi dans une société plutôt que de devoir s’engager dans une véritable course aux procurations, à la fois coûteuse et hasardeuse.

La position isolée qu’a adoptée la CCGG est difficile à comprendre et à défendre, à moins qu’elle ne cherche à faciliter l’entrée au Canada de fonds de couverture activistes; mais au profit de qui?

Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que l’auteur.

 

La commission Robillard et la SAQ

La Commission Robillard aboutit à des recommandations « radicales » sur la gestion de la SAQ et son « monopole » sur la base d’analyses d’une incroyable légèreté.

« La commission, écrit-on, a procédé à une analyse de l’efficience du modèle retenu au Québec, par rapport au modèle présent dans les autres juridictions canadiennes et quelques États américains ».

Or, cette analyse semble s’être limitée à colliger quelques statistiques glanées ici et là dans les rapports annuels de sociétés responsables de la vente et de la distribution d’alcool. Sur cette base fragile, la Commission conclut que la SAQ souffre d’une gestion inefficace et que le trésor québécois perd vraisemblablement des sommes importantes en conséquence de cette inefficacité.

Rappelons-le, l’évaluation comparative de la performance de sociétés, ce que l’on appelle étalonnage ou en anglais « benchmarking », se révèle toujours une tâche difficile et souvent peu concluante. Tous les experts-conseil qui ont mené de telles opérations savent à quel point il est ardu d’en tirer des conclusions péremptoires. Il est irresponsable pour une commission gouvernementale de porter un jugement lourd de conséquence sur la foi de données friables et contestables.

Peut-on améliorer l’efficacité de la SAQ ? Probablement, comme c’est le cas de toute entreprise, aussi privée fût-elle. Il est toujours possible de mieux faire (sauf peut-être chez Amazon.com !) et cette quête n’est jamais terminée, mais ce que la commission prétend mais ne démontre pas, c’est que la gestion de la SAQ est moins efficace que d’autres sociétés ayant la même mission, le même profil de clientèle et les mêmes obligations.

Prenons une seule donnée mais une qui compte. Le système albertain, entièrement privatisé, a produit des revenus pour le gouvernement albertain de 766 millions $ en 2015 par comparaison à 405 millions $ au moment de sa privatisation en 1993. Donc en plus de 20 ans les rentrées de fonds pour le gouvernement albertain n’ont même pas doublé.

Or en dix ans, de 2005 à 2015, la SAQ a quasiment doublé le dividende versé au gouvernement québécois.

Mais où le jupon idéologique de la commission dépasse vraiment, c’est lorsqu’elle nous propose le mantra de la concurrence comme solution et gage de tous les bienfaits.

La commission propose donc au gouvernement de libéraliser le commerce des vins et spiritueux, en mettant fin au monopole actuel de la SAQ et en ouvrant ainsi la porte à la concurrence.

Une telle libéralisation profiterait directement aux consommateurs. Elle favoriserait le développement de la vente des produits, grâce à la concurrence et à la réduction des prix qui en résulteraient.
Il reviendrait à la SAQ – dont le statut public serait maintenu – de relever le défi et de mettre en œuvre des stratégies appropriées pour profiter de ses atouts et s’adapter au nouveau contexte. (p.38)

Or, l’histoire économique est claire. Chaque fois qu’un monopole d’État est soumis à la concurrence, les entreprises privées que cela suscite choisissent de desservir seulement les segments de marché les plus lucratifs, laissant au monopole d’État la responsabilité coûteuse de servir les marchés moins rentables, voire déficitaires. (Ce qu’on appelle en anglais le « cherry picking »). En conséquence évidente, la rentabilité du monopole d’État se détériore graduellement. Dans le cas de la SAQ, le résultat net serait une perte de son pouvoir d’achat ce qui influencerait à la hausse les prix que la société peut obtenir de ses fournisseurs. Ce phénomène de « cherry-picking » est bien connu et fut observé dans le service postal, le transport de petits colis, la téléphonie, le transport aérien et autres secteurs.

Si l’on souhaite vraiment ouvrir le marché de la vente des vins et spiritueux à la concurrence, alors il conviendrait d’exempter la SAQ de toute responsabilité qui n’est pas imposée aux entreprises privées, par exemple de desservir adéquatement tout le territoire québécois avec des produits vendus au même prix partout au Québec.

Avec un commerce du vin et des spiritueux ainsi « libéralisé », la SAQ pourrait concurrencer à armes égales. En fait, étant donné l’immense pouvoir d’achat de la SAQ, il est probable que les concurrents putatifs auraient tôt fait d’accuser la SAQ d’abuser de sa position dominante!

En somme, la commission Robillard formule des recommandations « radicales » inspirées bien plus par une sorte d’idéologie néo-libérale que par une analyse sobre et persuasive.

Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que les auteurs.

« To Govern in the Interest of the Corporation »

« In Canadian business law, directors have a duty to act in the best interest of the corporation, which includes the duty to assess, fairly and equitably, the impact of the corporation’s actions and decisions on its stakeholders.

But which of the stakeholders’ expectations should be taken into account? How should a board arbitrate between the divergent expectations of different stakeholders? How should the interests of the shareholders be weighed in relation to the interests of the other stakeholders? Ultimately, in whose interests should the directors exercise their responsibility to govern the corporation’s affairs?

This text attempts to provide answers to these questions, which are deeply perplexing to many directors, by reviewing the relevant law in other jurisdictions, particularly Great Britain and the United States, and then parsing the relevant judgments of the Canadian courts. We also provide guidelines for a board’s decision process when several stakeholders may be impacted by a decision or action of the company. »

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Des compétences coûteuses

À première vue, la rémunération des dirigeants des gestionnaires d’actif des grandes caisses de retraite du secteur public profite de la surenchère des rémunérations qui s’observe depuis des années dans les hautes sphères des grandes entreprises inscrites en Bourse. Mais il n’y a pas d’emballement comparable, selon des experts.

« La rémunération des gestionnaires d’actifs dans le secteur privé est devenu considérable, quand ils performent. Évidemment, ça se répercute de plus en plus sur les gestionnaires d’actif dans le secteur public, autant au Canada qu’aux États-Unis », constate Yvan Allaire, président exécutif de l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP).

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Les absents du Québec inc.

Plus tôt cet été, les membres du CA de Telus ont poussé leur chef de la direction à démissionner après qu’il eut refusé de déménager en Colombie-Britannique, où est situé le siège de la société de téléphonie. Au Québec, plusieurs patrons de grandes sociétés cotées ne résident pas dans la province, révèle une recherche exclusive de Les Affaires.

Pas moins de 16 % du top 50 des sociétés publiques au Québec sont dirigées par un président ou un chef de la direction qui ne vit ni ne réside au Québec, a-t-on pu constater. Ainsi, même si le siège social de leur entreprise est officiellement situé à Montréal (ou sa région immédiate), bon nombre de chefs de direction de ces entreprises habitent, quant à eux, à des centaines de kilomètres de là, souvent en Ontario ou aux États-Unis.

Les cas de BCE et Valeant sont largement documentés. Mais figurent également parmi ces sociétés les cas plus insoupçonnés d’entreprises comme Alimentation Couche-Tard, TransForce ou même Domtar.

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George Cope, un Ontarien endurci, a aussi maintes fois été questionné à ce propos. Comment peut-il diriger BCE de Toronto, alors que son siège se trouve toujours officiellement à Montréal ? M. Cope n’était pas disponible pour discuter de ce sujet avec Les Affaires, mais sa porte-parole Marie-Ève Francoeur a souhaité rappeler que ce dernier dispose de «bureaux à Montréal et à Toronto, même s’il réside à Toronto».

Peut-être bien, convient Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP). «Mais dans le cas de BCE, déplore-t-il, onze des treize cadres supérieurs qui dirigent l’entreprise le font maintenant de Toronto.»

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Siège orphelin: la vigilance est de mise

Hésitants à condamner la décision des pdg d’entreprises d’ici de s’établir à l’extérieur du Québec, les experts en gestion et gouvernance d’entreprises que nous avons consultés s’entendent pour dire que cette situation devrait, à tout le moins, appeler à une certaine vigilance.

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Les dangers du glissement

Mais, plus important encore, cette présence locale préserve le Québec de la possibilité qu’une fois établi à distance, le chef de la direction cherche avec le temps à s’entourer de ses plus proches collaborateurs. C’est ainsi, explique Yvan Allaire, professeur émérite de stratégie à l’UQAM, que certaines entreprises en viennent à voir leur siège décisionnel s’éloigner peu à peu du Québec.

Selon M. Allaire, aussi président du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), c’est le sort qu’ont connu les sièges montréalais de la Banque Royale et de la Banque de Montréal, maintenant établis à Toronto. C’est aussi, selon l’expert, le phénomène que semble vivre actuellement Bell Canada Entreprises (BCE), dirigée par l’Ontarien George A. Cope. Aujourd’hui, les deux tiers des cadres de la société, toujours officiellement établie à Montréal, travaillent de Toronto.

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Me Martin Lipton lors de la célébration du 10e anniversaire de l’IGOPP

Afin de souligner en septembre 2015 l’anniversaire marquant le parcours de l’Institut sur la gouvernance (IGOPP) durant la dernière décennie, l’IGOPP a le plaisir de recevoir à titre de conférencier d’honneur le célèbre juriste Me Martin Lipton, partenaire fondateur du réputé cabinet Wachtell, Lipton, Rosen & Katz.

Me Lipton est une personnalité américaine de renom et un féroce défenseur des sociétés et des conseils d’administration contre les fonds activistes de tout acabit. Il prononcera une conférence à ce sujet en présence des administrateurs, des partenaires et des membres fondateurs de l’Institut. Plusieurs personnalités du monde des affaires seront également présentes lors de cette célébration du 10e anniversaire de l’IGOPP.

 

Me Martin Lipton

Yvan Allaire et le MÉDAC pêchent le requin

Montréal, le 26 août 2015 — La Coalition canadienne pour une bonne gouvernance est dans le champ quand elle affirme qu’il serait inutile d’exiger que les actionnaires d’une société ouverte détiennent leurs actions depuis un certain laps de temps pour qu’ils puissent avoir le droit de présenter des candidats aux postes d’administrateurs.

Yvan Allaire, le président exécutif de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), rappelle dans un commentaire destiné aux journaux de langue anglaise, que la Coalition canadienne pour une bonne gouvernance (CCGG ou Canadian Coalition for Good Governance en langue anglaise) a récemment proposé de ne pas exiger des actionnaires un nombre d’années minimum de détention de leurs actions pour avoir le droit de nominer des administrateurs, selon la présomption que les récents actionnaires pourraient eux aussi avoir une perspective d’investissement à long terme.

Cependant, soutient Yvan Allaire, selon ce raisonnement et étant donné que la plupart des actions détenues sont généralement vendues à l’intérieur de deux ans, c’est comme si le Canada accordait la citoyenneté aux touristes étrangers à leur arrivée, puisque nous ne pourrions pas assumer qu’ils n’ont pas l’intention de rester à long terme.

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La Grèce et ses mythes

La crise grecque est facile à comprendre pour qui veut consulter les faits. Comme nous en avons fait la démonstration dans un texte publié le 17 juillet, l’entrée de la Grèce dans la zone euro ne corrigea pas les problèmes structurels de la Grèce mais, au contraire, lui a donné accès à un financement de ses déficits à toute fin pratique au même coût que l’Allemagne.

Propulsé par la forte demande pour les biens de consommation, le PIB grec nominal croît à un rythme plus rapide que l’ensemble des pays de la zone euro de sorte que l’accroissement de sa dette ramenée à son PIB reste constant à quelque 100% jusqu’à la crise financière mondiale de 2008.

Les agences de notation maintiennent la cote de crédit de la Grèce à un bon niveau jusqu’en 2009. (Voir la figure suivante)

grece1.2

Lorsque la crise financière de 2008 survient, le gouvernement grec, comme ceux de tous les pays de la zone euro, ne peut avoir recours au mécanisme d’ajustement monétaire; ses créanciers lui imposent des mesures d’austérité à répétition qui ne corrigent rien et plongent éventuellement la Grèce dans une dépression économique du niveau de celle des années 1930 (chute du PIB de plus de 25%, chômage à 26% et à 50% chez les jeunes).

La monnaie unique a privé la Grèce de signaux d’alarme et de mécanismes d’ajustement graduel :

  • La Grèce hors de la zone euro aurait vu le taux de financement de sa dette publique augmenter selon le niveau des déficits et de la dette totale du pays; un gouvernement subit alors les effets délétères des intérêts plus lourds sur son déficit, ce qui risque d’augmenter encore ses coûts de financement, dans un cercle vicieux qu’il faut stopper avant qu’il ne soit trop tard. Rien de cela ne se produit; en janvier 2008, la Grèce peut encore emprunter à un taux d’intérêt presque identique à celui de l’Allemagne.
  • L’important déficit de son compte courant (exportations moins importations) pour un pays ayant sa propre monnaie aurait mené à une dévaluation relative et graduelle du taux de change; ainsi, les importations deviennent plus chères, l’inflation augmente, les réserves de la banque centrale chutent et ainsi de suite. Ce signal avant-coureur, un mécanisme quasi-automatique d’ajustement, est absent pour tous les pays membres de l’euro, puisque la valeur de l’euro est ancrée plus ou moins à la balance commerciale de toute la zone; l’énorme surplus de l’Allemagne compense pour les déficits des balances commerciales des autres pays, ce qui maintient un euro fort.

Bien sûr que la Grèce aurait pu adopter des politiques économiques et sociales de 2002 à 2007 pour réduire son déficit annuel ou, du moins, en ralentir la croissance. Mais dans une démocratie, les gouvernements ne peuvent agir que s’ils ont obtenu mandat de la population pour mettre en place des mesures douloureuses. Or, membre de la zone euro, la Grèce ne reçoit aucun signal tangible de problèmes à venir, aucun signe précurseur donnant au gouvernement la légitimité pour prendre des mesures radicales. En d’autres mots, en l’absence de crise des finances publiques, les gouvernements grecs, comme dans toute démocratie, n’ont pas fait ce que la population ne voulait pas qu’ils fassent.

Or, les critiques de la Grèce, souvent d’inspiration néo-libérale, insensibles à cette réalité pourtant bien évidente, préfèrent vilipender, calomnier, médire de la Grèce, diffuser sur la blogosphère les mêmes drôleries, les mêmes juteuses anecdotes, les mêmes exemples scandaleux, tout cela sans citer de source ou de référence. Que voilà un phénomène presque banal de notre ère électronique. Ce qui est aussi symptomatique de notre temps, c’est la fulgurante répétition des mêmes histoires maintenant dissociées de la source originale. Or, dans tous ces cas, il existe une sorte de patient zéro de la contagion, l’auteur d’un texte d’abord cité à profusion puis oublié dans la répétition et la déformation du propos original.

Pour la Grèce, le rôle de patient zéro est joué par l’auteur et journaliste financier, Michael Lewis qui dans un article de plus de 11 000 mots dans la revue Vanity Fair d’octobre 2010 a donné sa version de la crise grecque, une version amusante, mal informée et suintante de mépris et de condescendance (« La Grèce, une nation de 11 millions, deux millions de moins que le Grand Los Angeles » écrit-il avec sarcasme, oubliant sans doute que la Grèce est 76ième par sa population sur quelque 165 pays, devant la Suède, le Portugal, la Belgique…).

Il est curieux que la revue n’ait pas fait vérifier ses « faits » avec plus de diligence car Lewis sait amuser mais s’avère ici un très mauvais journaliste. Quoi qu’il en soit, cet article, repris ensuite dans son ouvrage Boomerang publié en 2011, est devenu la source de presque tous les propos diffamatoires sur la Grèce : la Grèce comme une terre de farniente, un pays d’hédonistes corrompus dont l’extravagante consommation est financée par une Europe (Allemagne?) besogneuse et frugale.

La Grèce est-elle sans faute? Bien sûr que non. Justement en raison de ses faiblesses structurelles (déficience chronique pour la collecte des impôts, une fiscalité mal conçue, régimes de retraite suscitant des abus, une économie « au noir » florissante, etc.), la Grèce n’aurait pas dû joindre la zone euro en 2001 malgré l’invitation de la Commission et le support empressé de la France et de l’Allemagne.

Les inepties des gouvernements sont inévitables et universelles

Quel gouvernement soumis à un examen sceptique de ses décisions, politiques et gestes ne donnerait prise à un assemblage d’ «histoires d’horreur »? Veut-on tenter l’expérience pour le Canada ou le Québec? Veut-on revoir le film de la Commission Charbonneau, de la Commission Gomery? Que dire de la saga du Registre canadien des armes à feu pour lequel une couple de milliards ont été investis, dépassant par 10 fois le budget original, pour ensuite jeter le tout aux poubelles. Etc.

Quel pays, en raison de son histoire et de sa culture, n’a pas adopté des politiques publiques qui pourront sembler incongrues, désuètes ou incompréhensibles dans un autre pays dans un autre temps?

Les critiques de la Grèce font les gorges chaudes à propos de 40 000 jeunes (!!?) filles non mariées qui recevraient une rente provenant de la rente de leur père, militaire ou fonctionnaire, décédé. Les raisons historiques, culturelles, voire religieuses qui sous-tendaient cette politique échappent malheureusement à l’entendement de beaucoup d’observateurs. Ce programme fut d’ailleurs modifié en 2013 pour limiter cette rente aux filles de moins de 18 ans (puisque nettement discriminatoire, cette politique s’étendra désormais aux garçons de moins de 18 ans).

Le régime de pension des fonctionnaires canadiens comporte également des dispositions prévoyant qu’en cas de décès d’un fonctionnaire retraité une rente soit payée à ses enfants jusqu’à l’âge de 21 ans, jusqu’à 25 ans s’ils sont étudiants, et à vie s’ils souffrent d’incapacité mentale ou physique. Il n’y a rien de drôle ou de scandaleux dans ce programme qui est maintenant plus généreux que le programme grec.

Si l’on souhaite s’amuser, alors que dire de ces deux vielles américaines qui reçoivent encore une pension parce que filles de militaires de la guerre civile américaine (terminée en 1865); ou encore les 63 enfants bénéficiant d’une rente de retraite parce que leur père fut soldat dans la guerre contre l’Espagne en 1898; puis les 2 371 enfants pensionnés parce que leur père a servi durant la première guerre mondiale, les 11 185 pour la deuxième guerre mondiale, etc.

Voici tout de même un certain nombre de faits statistiques, tous de sources crédibles, qu’un observateur honnête devrait connaitre avant de répéter les mêmes sornettes à propos de la Grèce.

Les Grecs travaillent peu!

En fait les données de l’OCDE sont péremptoires : les Grecs travaillent plus d’heures par année que tous les autres pays de l’OCDE, sauf pour la Corée.

Heures moyennes annuelles ouvrées par travailleur

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La Grèce (GRC) compte trop de fonctionnaires; par exemple, n’est-ce pas un scandale que la Grèce compte 4 fois plus d’enseignants par élève que la Finlande (dixit Michael Lewis)?

Or, comme le montrent les deux tableaux suivants, la Grèce, en 2001 comme en 2011, se situe presque au dernier rang pour le nombre d’emplois dans la fonction publique en pourcentage de la population active, loin derrière la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande. Où sont donc passés tous ces enseignants?

Si on ajoute aux fonctionnaires tous les employés de sociétés publiques, on observe que la Grèce, par rapport à sa population active, arrive au 11ième rang parmi les pays de l’OCDE, encore une fois loin derrière la Finlande et au niveau du Canada.

Emploi dans les administrations publiques, en pourcentage de la population active (2001 et 2011)         

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Emploi dans les administrations publiques et les sociétés publiques, en pourcentage de la population active (2001 et 2011)

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….et ces fonctionnaires sont trop payés, en moyenne, trois fois plus, que dans le secteur privé.

Les tableaux suivants présentent les vraies données de rémunération de fonctionnaires de haut niveau (D1 : les plus hauts fonctionnaires: sous-ministres ou sous-secrétaire d’État; D2 : fonctionnaires relevant de D1)

[Pour fins de comparaison, les données sont en dollars américains (car plusieurs pays de l’OCDE ne sont pas membres de la zone euro, évidemment) et en parité de pouvoir d’achat (donc tenant compte des variations de cout de la vie)].

Les cadres supérieurs de la fonction publique grecque sont bien moins payés que leurs confrères de presque tous les pays de l’OCDE et bien en deçà de la moyenne pour l’OCDE.

Si on établit la rémunération de ces cadres supérieurs en multiples du PIB par habitant, on constate encore une fois que 14 pays de l’OCDE montrent un ratio supérieur à la Grèce. Par rapport à la rémunération des diplômés de l’enseignement supérieur, la rémunération des hauts fonctionnaires grecs atteint un multiple qui est inférieur à celui de 10 pays de l’OCDE.

Rémunération annuelle moyenne des cadres supérieurs de l’administration centrale (2011)

Ajustée pour tenir compte des différences de congés

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Rémunération annuelle moyenne des cadres supérieurs de l’administration centrale par rapport au PIB par habitant et à la rémunération des diplômés de l’enseignement supérieur

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Des résultats de même nature sont obtenus pour la rémunération des enseignants du premier cycle du secondaire où l’on constate que la Grèce arrive au 22ième rang sur 33 pays pour le niveau des salaires payés aux enseignants, et bien en deçà de la moyenne de l’OCDE. (Source : Panorama des administrations publiques 2013, OCDE 2014, p.127)

La Grèce doit évidemment gaspiller beaucoup d’argent pour le système de santé « et il n’est pas rare, plusieurs Grecs me l’ont dit, de voir des infirmières et des médecins quitter l’hôpital les bras chargés de serviettes de papier, de papier hygiénique et de tout ce qu’ils ont pu piller dans les stocks de l’hôpital », écrit Michael Lewis. Avec une telle démonstration empirique comment argumenter!

Mais les données statistiques appuient-elles cette thèse?

Les dépenses pour les soins de santé de la Grèce en pourcentage du PIB se situaient en 2006 à la moyenne des pays de l’OCDE. Lorsque ces dépenses sont rapprochées de mesures de performance (amélioration de la mortalité infantile, de l’espérance de vie, etc.), la Grèce se situe au 5ième rang (juste devant le Canada) dans une comparaison de 23 pays de l’OCDE. (Source : OECD Health Data, 2008, p.7).

Ainsi, il est intéressant de noter que dans une étude publiée dans la revue de l’European Society of Cardiology (2008, 10, p.403-411) comparant les coûts de traitement de la fibrillation cardiaque dans cinq pays, la Grèce arrive au deuxième rang : Pologne (1010 euros), Grèce (1507 euros), Espagne (2315 euros), les Pays-Bas (2328 euros), Italie (3225 euros). Ce type de données n’appuie pas la thèse d’un gouvernement qui gaspille les fonds publics.

Les Grecs prennent leur retraite trop jeune et jouissent de retraites trop généreuses

Les données démontrent en effet que la Grèce s’est dotée d’un régime de retraite plutôt généreux par comparaison à d’autres pays européens mais moins généreux que le régime de l’Italie, de l’Espagne et de la France, par exemple. Tout de même, depuis 2008, le gouvernement adopte des mesures pour corriger les abus du système, subissant les foudres de la population touchée par ces mesures.

Selon des données de 2006 colligées par Eurostat sur l’âge effectif de la retraite, la Grèce avec une moyenne de 61,4 ans se classait après la France (59,3 ans), l’Italie (60,8) et pile à la moyenne de la zone euro (61,4)…et cela avant les autres mesures adoptées par (imposées à) la Grèce en 2010 et 2012.

Par exemple, l’âge de la retraite est repoussé à 62 ans mais seulement après avoir cotisé pendant 40 ans; sinon, l’âge de la retraite est porté à 65 ans puis progressivement à 67 ans.

Age effectif de la retraite pour certains pays de l’Union européenne en 2008

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Un autre argument, la bête noire du FMI, veut que les régimes de pension grecs offrent un montant de pension qui représente une trop forte proportion du salaire terminal (ce qui s’appelle dans le jargon « le taux de remplacement net »), par comparaison, disons, à l’Allemagne. Voyons quelques données :

Taux de remplacement net en % du salaire moyen en 2012

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De toute évidence le taux de la Grèce est plus élevé que celui de l’Allemagne, comme le sont les taux de l’Italie, de l’Espagne et de la France. Ici encore, les mesures, adoptées sous menaces, par la Grèce depuis 2010-2012 feront diminuer sensiblement ce taux.

Mais n’est-il pas vrai que le décès de milliers de personnes âgées n’est pas rapporté de façon à ce que leur famille puisse continuer de recevoir leur prestation de retraite? Ainsi que le veut le ragot : « La Grèce a la plus grande proportion de gens déclarant un âge de 110 ans et plus » [Difficile d’être mort et de « déclarer » quoi que ce soit!]

Encore une fois, les statistiques ne semblent pas appuyer ce ragot:

Nombre de personnes de 90 ans et + par 100 000 habitants

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Où sont passés ces milliers de faux centenaires grecs dont la famille continue de recevoir leur prestation de retraite? En fait, ce sont les données japonaises qui ont éveillé des soupçons. Plusieurs de ces centenaires seraient en fait décédés et leurs familles peu scrupuleuses continuent de percevoir leur prestation de retraite. Les autorités japonaises enquêtent; mais les statistiques grecques ne soulèvent pas la même perplexité.

N’est-il pas vrai que les travailleurs de quelque 600 professions qui se qualifient comme « ardues » peuvent aller à la retraite à 55 ans pour les hommes et 50 ans pour les femmes, que ces professions « ardues » incluent par exemple les coiffeuses, les annonceurs de la radio, etc. (Source : Michael Lewis)?

Oui, en effet et cela fut changé en 2012 mais rappelons que ce privilège n’était pas gratuit : la contribution du travailleur grec et de son employeur au régime de retraite était majorée pour tenir compte de ce statut. Le travailleur en Grèce paie 6,67% de son salaire pour son régime de retraite et l’employeur 13,33%; si l’emploi est considéré « ardu », le travailleur doit payer 2,20% de son salaire en plus et son employeur 1,40%. Peut-être que cette majoration était-elle insuffisante pour financer des pensions 10 ans plus tôt mais, il faut le dire, ce n’était pas gratuit.

En raison de dépenses « somptuaires et inutiles » de la part du gouvernement grec, son budget devrait représenter une part plus élevée du PIB que des pays plus raisonnables. Mais NON!

De 2000 à 2008, les dépenses de l’État grec représentent 45% de son PIB, alors les dépenses de l’ensemble des gouvernements de la zone euro représentent plus de 50% du PIB durant cette période. Même en 2010, 2011 et 2012 alors que le PIB de la Grèce est en chute rapide, les dépenses en proportion du PIB sont encore inférieures à la moyenne des pays de la zone euro.

Dépense des gouvernements en pourcentage du PIB : Grèce vs. Moyenne de l’EU

En conclusion

Il est de bonne guerre dans certains milieux de ridiculiser la Grèce, de répéter les mêmes « histoires d’horreur », sans aucune élémentaire vérification. On doit exiger que ceux qui s’adonnent à cette pratique appuient leur opinion sur des données crédibles, des sources vérifiables. Ils ne peuvent rejeter sans argument les données présentées dans ce texte.

La Grèce n’aura pas le choix éventuellement d’assumer les risques et les coûts d’une sortie de l’euro bien que les mesures d’austérité à répétition qu’on lui a imposées font en sorte que les citoyens grecs ont déjà payé une bonne partie de ces coûts.

Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que les auteurs.

La Grèce sous tutelle et la fin de la zone euro ?

Dans le coin droit, un Capharnaüm de gouvernements, une macédoine d’Institutions (avec un I majuscule), un Babel de programmes, une Allemagne sûre d’elle, dominante, inflexible et, en coulisse, une Commission de fonctionnaires, autoritaire et autocratique.

Dans le coin gauche, un homme seul, chef de gouvernement d’un petit pays présumé coupable d’irresponsabilité financière chronique ainsi que d’une « insupportable insolence » politique.

La partie était perdue d’avance et cela depuis 2012 à tout le moins. En effet l’opération de sauvetage d’alors avait pour but premier d’éliminer, ce qui était le réel pouvoir de négociation de la Grèce, le risque qu’un défaut de la Grèce provoque une crise dans tout le système financier et bancaire européen, comme ce fut le cas en 2008 avec la faillite de Lehman.

Bien sûr, c’est connu, le parlement grecque devra en deux jours relever la TVA, couper les pensions des retraités, instituer des mesures « semi-automatiques » de réduction des dépenses en cas de déviations des cibles « ambitieuses » (le terme est dans l’entente) de surplus budgétaire primaire (revenus moins dépenses, sans inclure les coûts du service de la dette).

On exige que la Grèce place en fiducie des actifs à privatiser d’une valeur de quelque 50 milliards d’euros. Ce fonds sera géré par les autorités grecques mais sous la supervision des « institutions » européennes pertinentes. (Seule « victoire » de Tsipras car on souhaitait localiser ce fonds au Luxembourg.)

Ainsi lancé sur la voie de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, les dirigeants européens se mêlent de tout et imposent à la Grèce de fournir un échéancier précis pour :

  • Adopter des mesures de réforme de ses marchés, incluant à propos du commerce le dimanche, de la propriété des pharmacies, du marché du lait et des boulangeries, de l’accès aux professions;
  • Libéraliser le marché de l’énergie en privatisant la société de transmission d’énergie électrique;
  • Moderniser les lois du travail et de la négociation collective pour les ajuster aux directives de l’Union européenne, incluant en ce qui concerne les mises à pied collectives.
  • Etc.

Que reste-t-il de souverain à cette Grèce? Comment une démocratie peut-elle accepter une telle mise en tutelle? On dira que la Grèce n’avait pas le choix, qu’elle paie pour son incurie fiscale au cours des dernières années.

Un peu simple, un tantinet court comme analyse.

Retournons un peu en arrière, disons à 2007 (toutes les données proviennent de Eurostat et de la Commission européenne) :

  • Le ratio dette à PIB de la Grèce est alors de 103,1%, un ratio élevé, pas dramatique mais vulnérable (le ratio moyen des pays de l’OCDE est alors de 74%); le déficit budgétaire de la Grèce est de quelque 15,5 milliards d’euros.
  • En 2007, son PIB croit (en valeur nominale) de 6,9% et (en termes réels) de 3,5% pour atteindre 233 milliards d’euros (en valeur nominale). En fait la Grèce connait depuis 2000 un taux de croissance du PIB qui est supérieure à la moyenne des pays de la zone euro. Cette bonne performance est propulsée par la forte demande intérieure pour des biens de consommation, souvent importés et financé par des banques avenantes, ainsi que par de généreuses rémunérations dans tout le secteur public. Cette politique résulte en des déficits budgétaires chroniques et un relèvement de la dette publique, bien que le ratio dette/PIB reste à peu près constant autour de 100%.
  • Depuis l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001, le coût de financement de la dette grecque est anormalement faible pour un pays dont le ratio dette/PIB oscille autour de 100%. Les deux figures suivantes juxtaposent le rendement attendu par les investisseurs pour la dette échéant dans dix ans pour l’Allemagne et la Grèce de 2001 à 2008. On y constate que la Grèce pouvait se financer en payant une petite prime de quelque 0,30% par comparaison à ce qu’il en coûtait à l’Allemagne pour financer sa dette. Ce contexte de taux d’intérêt mène et mènera toujours à un endettement élevé, comme c’est le cas aux États-Unis, au Canada et ailleurs.

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  • Puis, l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001 a mené à une détérioration de sa balance commerciale (la différence entre les exportations et les importations de biens et services), comme le montre la figure suivante. Ce déficit de la balance commerciale atteint 15% du PIB grec en 2008 et ne se résorbe qu’avec la crise financière alors que la population grecque ne peut plus acheter de biens de consommation, que le chômage monte en flèche et que l’économie s’écroule, son PIB chutant de 26% entre 2008 et 2014.

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Pour l’Allemagne, la zone euro produit l’effet contraire ainsi qu’on peut le constater à la figure suivante. D’une balance commerciale légèrement négative en 2001, celle-ci devient, au fil des ans, fortement positive.

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  • Ces données démontrent que la Grèce sans sa propre monnaie est privée de deux mécanismes précurseurs de graves problèmes fiscaux, de deux signaux d’alarme:
  1. La Grèce hors de la zone euro verrait le taux de financement de sa dette publique augmenter selon le niveau des déficits et de la dette totale du pays; un gouvernement subit alors les effets délétères des intérêts plus lourds sur son déficit, ce qui risque d’augmenter encore ses coûts de financement, dans un cercle vicieux qu’il faut stopper avant qu’il ne soit trop tard. Rien de cela ne se produit; en janvier 2008, la Grèce peut encore emprunter à un taux d’intérêt presqu’identique à celui de l’Allemagne.
  2. L’important déficit de son compte courant (exportations moins importations) pour un pays ayant sa propre monnaie aurait mené à une dévaluation relative et graduelle du taux de change; ainsi, les importations deviennent plus chères, l’inflation augmente, les réserves de la banque centrale chutent et ainsi de suite. Ce signal avant-coureur, un mécanisme quasi-automatique d’ajustement, est absent pour tous les pays membres de l’euro, puisque la valeur de l’euro est ancrée plus ou moins à la balance commerciale de toute la zone; l’énorme surplus commercial de l’Allemagne compense pour les déficits des balances commerciales des autres pays, ce qui maintient un euro fort (mais sensiblement moins fort que ne le serait le mark allemand).

Puis survient en 2008 la crise financière avec ses conséquences désastreuses sur les économies de bon nombre de pays, bien qu’innocents de toute responsabilité pour cette conflagration qui prend source dans le système financier américain.

Malheureusement, pris par surprise par ces évènements, le gouvernement grec de l’époque accepte les propositions de Goldman Sachs pour maquiller sa performance budgétaire en 2008 et 2009. Le nouveau gouvernement doit en 2010 redresser les statistiques de déficit et d’endettement pour en corriger les entourloupettes.

Les chiffres réels (corrigés) montrent qu’en 2009, le PIB de la Grèce a chuté modestement de 4,7% (la même année, le PIB du Canada chute de 3,7%) mais les rentrées fiscales ont diminué de façon importante alors que les dépenses publiques en pourcentage d’un PIB amoindri augmentent fortement portant le déficit de la Grèce à 36 milliards d’euros (versus 15,5 milliards en 2007). Sa dette atteint 301 milliards d’euros, soit 129.7% du PIB en 2009.

Le programme de 2010

Ce niveau d’endettement et la tendance générale déclenchent une démarche auprès des institutions de l’Eurozone et du FMI en 2010.

Ce premier plan de support de quelque 110 milliards d’euros (dont 30 du FMI) comporte plusieurs mesures d’austérité; la Grèce devra effectuer des coupures immédiates de quelque 14% dans les salaires des employés du secteur public ainsi que dans les prestations de retraite; elle devra augmenter la TVA, etc.

Le moment est décisif pour la Grèce et l’UE. La Grèce aurait pu choisir de demander fermement une restructuration de sa dette, une éventualité que le FMI évalue mais conclut :

« Le faisceau de liens économiques et politiques-incluant le fait que les obligations grecques sont détenues par une grande variété d’investisseurs privés et de fonds publics- complique sérieusement toute option autre que le programme que le gouvernement doit mettre en place. Toute perception positive des effets à court terme d’une restructuration de la dette doit être évaluée par rapport aux effets de contagion » (FMI, 9 mai 2010, p.3) [Traduction].

L’épée de Damoclès d’un effet de contagion donnait à la Grèce d’alors un réel pouvoir de négocier des termes plus favorables pour régler son problème. Le plan d’aide de 2010, assorti d’un train de mesures, ne règle rien, bien au contraire, si on en juge par le ratio d’endettement, le taux d’intérêt sur sa dette ou sur le taux de chômage dans les mois qui suivent.

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Le programme de 2012

Il faut de toute urgence un nouveau plan de sauvetage, mais sauvetage de qui? Le programme de support financier de 2012 fait en sorte que la dette grecque qui est détenue par des banques et investisseurs privés passe de 206 milliards d’euros en février 2012 à quelque 60 milliards d’euros en décembre 2012! Près de 80% des fonds avancés par les institutions de l’Union européenne et le FMI ont servi à racheter les dettes détenues par des intérêts privés et à renflouer le capital des banques touchées par le rabais sur la valeur de la dette grecque lors de son rachat (attac, 2013). De plus, la nouvelle dette de la Grèce est domiciliée à  Londres et assujetti aux lois britanniques alors que la dette précédente était domiciliée en Grèce et assujettie aux lois grecques.

Dès lors, un défaut éventuel de la Grèce (et même sa sortie de la zone euro) n’aurait pas de grande conséquence à court terme sur le système financier européen et mondial. Mais à plus long terme, les protagonistes de la ligne dure envers la Grèce, voulant intimider les pays qui oseraient résister aux directives fiscales de la Commission et de ses instances, ont possiblement signé l’arrêt de mort du projet européen.

Le programme de 2012 est un échec en ce qui concerne la Grèce mais un grand succès pour le système bancaire européen. En Grèce, la situation se détériore rapidement. Le taux de chômage continue de grimper au-delà de 25% globalement et de 50% chez les jeunes, un PIB qui chute de 26% de 2008 à 2014, des taux d’intérêt qui rendent impossible tout financement de la Grèce.

Mettons ces données en contexte. Au pire moment de la Grande Dépression des années ’30 aux États-Unis, le chômage atteignit 24,75% et le PIB avait chuté de 30%. La Grèce vit donc une grande dépression dont on voudrait la sortir avec des cataplasmes financiers.

Toutes les hypothèses de redressement accompagnant les plans de 2010 et 2012 se sont avéré grossièrement erronées; il convient donc de redonner au patient la même médecine mais en dose plus forte.

Le PIB de la Grèce: le réel par comparaison aux hypothèses sous-tendant les programmes de 2010 et 2012

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Le programme de 2015

Devant ces piteux résultats, devant une situation devenue précaire, les institutions de l’UE, la banque centrale européenne et le FMI (la « troika ») et la Grèce s’engagent dans une nouvelle joute de négociation; mais la partie sera plus dure pour la Grèce; les instances européennes et certains gouvernements ne veulent pas négocier de rabattement de la dette; ils jouent à quitte ou double; on exige de la Grèce la mise en place de programmes du même type que pour les deux programmes précédents qui n’ont rien résolu; mais cette fois, les exigences seront encore plus lourdes, les échéances plus serrées, les conditions préalables plus contraignantes.

Pourtant, le FMI, naguère si inflexible à ce sujet, «est maintenant d’avis que la zone euro doit aller « bien plus loin » que prévu pour alléger la dette de la Grèce et pourrait même être contrainte d’en effacer une partie». Le FMI a-t-il reçu des consignes de ses maîtres à Washington, inquiets des répercussions géopolitiques d’une sortie de la Grèce de la zone euro?

« Délirant », « irréaliste »… Des économistes jugent le plan d’aide grec (Le Monde Économie, 15 juillet 2015)

De toute évidence, certains membres de l’Union européenne souhaitent que la Grèce prenne la décision de sortir de l’euro puisqu’aucune disposition de l’union monétaire ne lui permet d’expulser un pays de l’Eurozone.

Le parlement grec a approuvé, dans la nuit du 15 au 16 juillet 2015, le pacte négocié à Bruxelles dans la nuit du 12 au 13 juillet 2015. Possiblement pour se donner le temps de préparer une pénible sortie de l’euro, une sortie dont les Grecs ont déjà assumé une bonne partie des coûts!

Conclusions

Les termes de l’ «accord» imposés au premier ministre grecque n’auront pas échappé aux parties politiques  de tous les pays de la zone euro et de ceux qui aspiraient naguère se joindre à cette union.

L’examen des faits démontre, nous semble-t-il,

  • que la Grèce n’est fautive que de ne pas s’être préparé pour la crise financière américaine de 2008 qui allait bouleverser le jeu économique mondial; mais qui était vraiment prêt?
  • qu’une union monétaire, pour réussir, doit compter sur un gouvernement central avec pouvoir de taxation, sur une répartition programmée des recettes fiscales entre les différents adhérents à l’union monétaire (système de péréquation), ainsi que sur des stabilisateurs automatiques comme un programme centralisé d’assurance contre le chômage; un pays ne devrait jamais se joindre à une union monétaire qui ne rencontre pas ces conditions préalables, comme c’est le cas pour l’euro.
  • qu’une union monétaire viciée, comme l’est la zone euro, retire aux pays adhérents la maîtrise de sa politique monétaire et les obligent à composer avec les changements macro-économiques par de pénibles réductions des salaires,des augmentations de taxes, et autres mesures socialement discutables et politiquement suicidaires.
  • que la sortie d’une union monétaire, même si celle-ci est très imparfaite, s’avère une opération périlleuse et difficile; le calvaire qu’endure la Grèce depuis quelques années lui a déjà fait porter une bonne partie de ces coûts.

Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que les auteurs.

Toyota et les actions « longue durée »

Le 16 juin dernier, les actionnaires de Toyota ont adopté un projet d’émission d’un nouveau type d’actions destinés à être conservés au moins cinq ans par leurs acquéreurs, au Japon. Des entreprises d’ici pourraient-elles être tentées de créer des actions « longue durée » ?

Pour bien comprendre la situation, le président exécutif du conseil d’administration de l’IGOPP et l’expert en gouvernance Yvan Allaire était avec Gérald Fillion à RDI économie.

YARDI07-2015