19 novembre 2024

Que se passe-t-il avec Northvolt, qui est en sérieuse difficulté?

Clémence Pavic | Le Devoir

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Northvolt est en sérieuse difficulté financière. Si bien que l’entreprise songerait à déposer une demande de mise en faillite aux États-Unis, selon des informations diffusées dans les derniers jours par l’agence de presse Reuters et le média financier suédois Dagens Industri.

Plus précisément, l’entreprise envisagerait de faire appel au chapitre 11 de la Loi américaine sur les faillites. Cette disposition lui permettrait de « se protéger pendant un certain laps de temps pour restructurer ses opérations et se recapitaliser », résume Michel Magnan, professeur à l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia.

« S’ils vont vers cette avenue-là, ça montre une volonté de faire fonctionner l’entreprise. Il faudrait remplir certaines exigences pour croire raisonnablement que l’entreprise peut se sortir de cette période difficile », souligne quant à lui François Dauphin, p.-d.g. de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques.

Northvolt cherche présentement à obtenir un financement d’urgence de 300 millions de dollars américains. Mais les négociations piétinent, rapporte Dagens Industri.

Un nouveau président pour l’usine suédoise

Dans la tourmente, Northvolt a procédé à un changement au sein de son équipe de direction. Mardi, la maison mère de l’entreprise a confirmé que son cofondateur et p.-d.g. actuel, Peter Carlsson, n’occuperait plus le poste de président du conseil d’administration de sa filière Northvolt Ett. Il s’agit de l’entité qui chapeaute la giga-usine située à Skellefteå, dans le nord de la Suède.

À ce poste, M. Carlsson sera remplacé par Paul O’Donnell, un expert en restructuration. « Il est logique de renforcer le conseil d’administration avec une personne qui a une grande expérience de l’accompagnement des entreprises dans un environnement opérationnel complexe », indique l’entreprise par courriel.

« C’est difficile de le voir autrement qu’une remise en question de la capacité de M. Carlsson à redresser la situation dans l’usine suédoise », fait valoir François Dauphin.

Le professeur Magnan y voit la possibilité que M. Carlsson veuille se concentrer sur les négociations financières. « En ce moment, j’imagine qu’il est pas mal occupé. S’il doit en plus diriger une usine, ça fait beaucoup de choses en même temps », observe le professeur.

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Le sort du projet au Québec en suspens

« Toutes ces annonces n’augurent rien de bon pour le projet au Québec », soutient M. Dauphin.

Michel Magnan estime que, sans une nouvelle étape de financement suffisante, « des questions se posent » quant à la capacité de la maison mère d’injecter « des ressources financières, humaines et technologiques » dans un projet au stade de démarrage au Québec.

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