La vente de Rona et la politique économique du Québec: les enjeux
Yvan Allaire | Lesaffaires.comFaut-il protéger nos entreprises contre les prises de contrôle étrangères, que cellesci soient hostiles ou non?
Nul doute que les sociétés, les pays, les nations gagnent économiquement et socialement lorsque leur structure industrielle comporte une forte proportion d’entreprises domestiques dont la propriété est à l’abri des prises de contrôle non souhaitées. Comment peut-on en notre temps pratiquer un capitalisme de propriétaires qui fait en sorte que les décisions économiques soient prises par des gens appartenant à la collectivité nationale.
Encore faut-il bien choisir les secteurs pour lesquels le combat mérite d’être mené. Le commerce de détail, de plus en plus nord-américain, est maintenant dépouillé de toutes les entraves de temps et d’espace qui naguère définissaient le contour des marchés. La proximité physique, les heures d’ouverture sont remplacées par un accès permanent de tout lieu.
Survenant en pleine campagne électorale, la velléité d’acquisition de Rona par l’Américaine Lowes en 2012 avait provoqué des prises de position plus ou moins judicieuses de la part des partis politiques québécois. L’affaire Rona s’était estompée depuis, l’acquéreur s’étant retiré de la scène, mais vient d’être ravivée par l’annonce de l’acquisition de Rona par la société Lowes.
L’enjeu porte essentiellement sur l’importance des sièges sociaux pour l’économie d’une société. Mais il faut distinguer entre deux situations : 1. Une tentative hostile de prise de contrôle ou 2. Une acquisition d’entreprise avec l’assentiment enthousiaste de son conseil d’administration et de sa direction. Lire la suite