Des coopératives en appétit de croissance
Caroline Morneau | La Terre de chez NousAvec des chiffres d’affaires qui s’élèvent à plus de 8 G$, les coopératives Agropur et Sollio Groupe Coopératif sont devenues, au fil de leurs acquisitions, de véritables géants de l’agroalimentaire. Mais les idées de grandeur de ces deux fleurons québécois n’ont pas toujours plu à leurs membres ces dernières années. Demeurer à l’écoute de leurs besoins est d’ailleurs l’un des défis pour une coop à travers sa croissance, soutiennent différents experts.
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« Des acquisitions et des investissements, ce n’est pas anti-coopératif », répond Michel Séguin, cotitulaire de la Chaire de coopération Guy Bernier à l’École des sciences de la gestion de Université du Québec à Montréal. « L’important n’est pas de savoir si la coop est grosse ou petite, c’est de savoir si elle travaille dans l’intérêt des membres. »
François Dauphin, président-directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, est du même avis, mais signale que « l’appétit de croissance pour offrir quelque chose de plus grand, plus beau à ses membres », même s’il émane d’une bonne intention, peut amener une coopérative à dénaturer certaines de ses activités d’origine et à « prendre des décisions un peu plus périlleuses ».
Le défi de consulter en restant efficace
Rester connecté aux besoins souvent hétéroclites des membres en les consultant régulièrement, tout en demeurant efficace dans la prise de décision, est un défi de taille pour les grandes coopératives, relève-t-il par ailleurs.
« Ce sont des organisations extrêmement démocratiques dans leur façon d’opérer […]. Souvent, ça multiplie les instances de consultation et de gouvernance pour faire de la place aux membres qui vont avoir des intérêts un peu divergents », exprime M. Dauphin. À son avis, il est important de sonder, mais trop le faire alourdit le travail d’arbitrage du conseil d’administration.
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- Gestion des risques