14 juin 2019

Encore un rendement à la hausse pour Investissement Québec

François Desjardins | Le Devoir

Au moment où le gouvernement Legault élargit les pouvoirs d’Investissement Québec (IQ), les coffres de l’institution financière sont pleins, résultat d’une année riche en interventions qui a mené au plus important rendement net de son histoire.

Le bras financier de Québec, qui devra redoubler d’efforts pour attirer des investisseurs étrangers et aider les exportateurs, a enregistré un rendement net de 300 millions en 2018-2019, selon son rapport annuel déposé jeudi à l’Assemblée nationale.

Si l’on exclut une petite partie attribuable à des facteurs exceptionnels, cela se traduit par un rendement ajusté de 8,6 %, en forte hausse par rapport à 5,3 % l’année précédente.

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Parmi tous les changements annoncés dans le projet de loi 27 déposé mercredi, le gouvernement a signalé qu’Investissement Québec deviendrait « la porte d’entrée pour les entreprises qui souhaitent recevoir une aide financière ou de l’accompagnement pour réaliser leurs projets d’investissement ».

De plus, l’institution fera de la « prospection plus active » à l’international. En termes clairs, le gouvernement Legault veut que les investissements étrangers au Québec doublent de taille d’ici cinq ans. Un tel objectif fait sourciller l’expert en gouvernance Yvan Allaire, qui craint que la pression sur le personnel puisse mener à des « décisions qui n’auraient pas lieu en d’autres circonstances ».

Mercredi, le ministre de l’Économie a indiqué que ces investissements étrangers au Québec ont été, en moyenne, de 3,4 milliards au cours des dernières années, ce qui comprend le résultat des efforts d’IQ et ce qui se fait ailleurs dans la société, sans son implication. À eux seuls, les efforts d’IQ ont mené à des investissements étrangers de 2,3 milliards en 2018-2019.

Déficit cumulé effacé

Le dernier rapport annuel révèle par ailleurs que l’énorme déficit cumulé avec lequel s’est retrouvé Investissement Québec après la fusion avec la Société générale de financement semble résolument appartenir au passé.

Alors qu’IQ a historiquement concentré ses efforts sur le financement (prêts, garanties de prêts, subventions, etc.), la SGF se consacrait à des prises de participation dans les entreprises.

La nouvelle version d’Investissement Québec a été lancée le 1er avril 2011. Pour avoir une idée de l’impact de l’intégration de la SGF au sein du bilan financier d’IQ, il faut retourner dans les rapports annuels des dernières années, plus particulièrement ceux des exercices terminés en 2011 et en 2012.

Si le rapport 2011 d’IQ montre des bénéfices non répartis de 630 millions, celui de 2012 traduit toute l’ampleur des années peu fructueuses que la SGF avait traversées. D’une année à l’autre, le bénéfice de 630 millions devient alors un déficit de 812 millions. Cela reflète notamment la perte cumulative de près d’un milliard observée à la SGF de 2003 à 2010.

De fil en aiguille, les rendements enregistrés par IQ ont graduellement réduit ce chiffre jusqu’à ce qu’il revienne en territoire positif, soit 5 millions, en 2017-2018. À la fin du plus récent exercice, il se situait à 388 millions. « Avec ses profits annuels, IQ a finalement réussi à résorber ça », a dit M. Allaire.

Investissement Québec compte actuellement 534 employés, 70 de plus qu’il y a deux ans. Cette année, l’organisme a perdu 79 employés, dont 19 partis à la retraite.

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