Rémunération des dirigeants d’entreprise: Qui sont les patrons les mieux payés ?
Martin Vallières | La Presse +[ … ]
Selon Yvan Allaire, directeur exécutif de l’Institut sur la gouvernance d’institutions privées et publiques (IGOPP), la récurrence des récriminations envers la rémunération des hauts dirigeants d’entreprise – parfois frustrante en tant qu’analyste, admet-il – est alimentée par des « maillons faibles » dans la façon de faire parmi les conseils d’administration.
Entre autres, il montre du doigt leur recours à des firmes externes de consultants en rémunération et à des « groupes d’entreprises de comparaison » pour établir les principaux éléments de la rémunération des hauts dirigeants.
« Cette pratique courante parmi les conseils d’administration a, dans les faits, instauré une dynamique de surenchère continue de la rémunération de dirigeants parmi ces “groupes de comparaison”, au détriment de facteurs plus directement liés au contexte d’affaires de chaque entreprise », explique M. Allaire.
Parmi ces facteurs particuliers, Yvan Allaire mentionne le rapport entre la rémunération des hauts dirigeants de l’entreprise, en particulier son PDG, et la rémunération moyenne parmi les employés de l’entreprise.
Aux États-Unis, après les resserrements réglementaires qui ont suivi la crise financière et le krach boursier allongé de 2008-2009, les entreprises doivent désormais expliquer et divulguer à leurs actionnaires ce rapport de rémunération entre leurs hauts dirigeants et l’ensemble de leurs employés.
Mais au Canada, estime Yvan Allaire, avant de se faire imposer cette pratique encore nouvelle aux États-Unis, les entreprises devraient commencer par déclarer à leurs actionnaires que leur conseil d’administration est « officiellement informé » de ce rapport de rémunération entre les hauts dirigeants et les employés, et qu’il en tient compte dans la gestion de la politique de rémunération des dirigeants.
« Pour que le débat et les normes sur la rémunération des dirigeants continuent d’évoluer, il faut maintenant que les conseils d’administration soient plus incités à assumer leur responsabilité en la matière devant les actionnaires. »
— Yvan Allaire, directeur exécutif de l’Institut sur la gouvernance d’institutions privées et publiques