8 avril 2017

Pourquoi gagnent-ils des millions?

La rémunération des dirigeants de Bombardier a suscité l'émoi, mais cette hausse n'est pas un cas isolé

Philippe Orfali | Journal de Montréal

L’argent empoché par les patrons est l’un des derniers tabous du monde des affaires qui a volé en éclats, la semaine dernière, lorsque les Québécois ont quasi unanimement (93 % dans un sondage) manifesté leur désaccord concernant la rémunération des hauts dirigeants de Bombardier. La question se pose plus que jamais: combien faut-il payer ces grands dirigeants?

Bombardier n’est pas un cas isolé: des dizaines de PDG parmi les mieux rémunérés au pays empochent de généreuses primes en plus de leur salaire, malgré des performances décevantes. À l’inverse, d’autres méritent leur rémunération, vu le succès que connaît leur entreprise.

Si la question des salaires des présidents-directeurs généraux (PDG) d’entreprises soulève les passions depuis la crise économique de 2008 aux États-Unis, les Québécois se sont rarement mobilisés comme ils l’ont fait le week-end dernier. Certains ont même manifesté dans la rue, du jamais-vu.

De l’avis du directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations publiques et privées (IGOPP), Michel Nadeau, il était temps que ça change.

Au fil des deux dernières décennies, les grands patrons de sociétés cotées en bourse en sont venus à exiger plus et plus encore, explique-t-il. Et les conseils d’administration, qui sont censés s’assurer de la justesse de la rémunération, se sont montrés craintifs à l’idée de mettre la pédale douce.

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