24 mars 2023

Rémunération chez Bombardier: Une poussée boursière payante pour Éric Martel

Julien Arsenault | La Presse

En quittant Hydro-Québec pour aller prendre les commandes de Bombardier au printemps 2020, Éric Martel a pris une décision qui s’annonce payante : la valeur de ses options d’achat sur des actions atteint déjà 12 millions – et elle risque d’augmenter au rythme où vont les choses chez l’avionneur.

Le constructeur de jets privés confirme les calculs effectués par La Presse avec les données qui figurent dans la circulaire envoyée aux actionnaires en vue de l’assemblée annuelle prévue le 27 avril. Ce document révèle également que les cinq principaux dirigeants de la multinationale québécoise ont eu droit à une rémunération globale d’environ 21 millions (16,5 millions US) en 2022. Les données sont présentées en dollars américains dans la circulaire.

Une option d’achat d’action permet à un employé de l’acheter à un prix préétabli et constitue l’un des mécanismes de rémunération utilisés par les sociétés cotées en Bourse. Les dirigeants sont récompensés lorsque le titre grimpe puisqu’ils peuvent l’acheter à un prix avantageux pour ensuite le revendre et empocher la différence.

« C’est une somme considérable dans le cas de M. Martel, mais quand il est arrivé chez Bombardier, plusieurs se posaient des questions sur l’avenir de l’entreprise, souligne François Dauphin, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP). Il pourra passer à la caisse, mais on parle vraiment d’un redressement qui semble réussi. »

Envolée boursière

Vendredi, à la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier a clôturé à 64,81 $. Lorsque la société avait procédé à un regroupement d’actions au ratio de 25 pour 1, le 13 juin 2022, le titre avait clôturé à environ 26,85 $.

La remontée du titre de l’avionneur s’est amorcée l’automne dernier. Depuis, la multinationale québécoise a relevé ses prévisions financières et vient de rehausser les cibles de son plan de redressement qui doit culminer dans deux ans.

« Je me souviens que plusieurs personnes étaient sceptiques quant à notre capacité à atteindre nos objectifs de 2025, avait souligné M. Martel, jeudi, en point de presse à l’occasion de la journée des investisseurs. Je suis heureux de voir qu’à mi-chemin, nous sommes en mesure de dire qu’on peut aller plus loin encore. »

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« [M. Martel] va passer à la caisse, mais les actionnaires aussi, affirme M. Dauphin. Des fois, on se demande si ce genre de régime d’intéressement fonctionne, mais on semble avoir un exemple où c’est le cas. »

M. Martel ne pourra pas tout empocher d’un seul coup. Celui-ci aura le droit d’exercer des options sur une première tranche de 146 674 actions à compter du 14 mai. Converti en dollars canadiens, le prix d’exercice a été fixé à 11,50. Il sera en vigueur pour quatre ans. Une mécanique similaire s’applique pour les années suivantes.

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