20 mars 2018

Quelle est la juste rémunération d’un PDG?

Gérald Fillion | RDI - Économie

On a fait grand cas de la rémunération de 815 000 $ versée au PDG d’Hydro-Québec Éric Martel en 2017, une hausse de 26 % par rapport à l’exercice précédent. Le grand patron de la société d’État gère pourtant près de 20 000 employés et 75 milliards de dollars d’actifs. Sa rémunération représente 8,6 fois le revenu moyen des travailleurs d’Hydro-Québec. C’est vrai que c’est beaucoup d’argent, 815 000 $, mais comment peut-on juger que c’est le juste salaire pour le PDG d’Hydro?

Dans un monde où les PDG sont des stars que les entreprises se volent entre elles, c’est en millions de dollars qu’on calcule les rémunérations dans les grandes entreprises en bourse. Comme au hockey, comme au baseball, comme dans les grands sports professionnels mondiaux. Celui qu’on considère comme étant le meilleur est payé en millions, parfois en dizaines de millions de dollars.

On dit souvent, pour justifier ces rémunérations spectaculaires, que pour attirer les premiers, il faut les payer cher, très cher. C’est en les comparant avec les autres que sont établies les rémunérations des PDG, souvent à 150, 200, 250 fois le revenu moyen ou médian des travailleurs des entreprises.

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Plus de transparence

Dans un rapport portant sur la rémunération, en novembre dernier, Yvan Allaire, président exécutif de l’Institut sur la gouvernance, appelait les administrateurs de sociétés cotées en bourse à cesser d’établir la rémunération des PDG en se basant sur ce que touchent les dirigeants des entreprises semblables. « C’est le maillon faible de toute la démarche actuelle de rémunération, écrivait Yvan Allaire, qui a mené à une augmentation quasi automatique des rémunérations. »

Dans ce rapport, il propose de réduire l’octroi rituel et annuel d’options et d’unités d’actions aux dirigeants et demande aux conseils d’administration de déclarer avoir pris connaissance du rapport entre la rémunération du PDG et la rémunération médiane des employés et de la société civile. Le conseil, selon Yvan Allaire, devrait se prononcer clairement sur cette rémunération en la jugeant comme étant « appropriée dans le contexte de l’entreprise, de l’industrie et des valeurs de la société ambiante ».

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