L’assemblée des actionnaires de Reitmans s’annonce houleuse
Richard Dufour | La PresseIl pourrait y avoir beaucoup de mécontents le mois prochain dans la salle du Centre de congrès Palace, à Laval, où se tiendra l’assemblée annuelle des actionnaires du détaillant montréalais Reitmans.
La publication jeudi de la circulaire de direction de Reitmans en prévision de l’assemblée n’a pas calmé la grogne d’un groupe de détenteurs d’actions.
Malgré l’ajout d’un administrateur indépendant, de petits actionnaires de Reitmans continuent de demander un renouvellement du conseil d’administration et entendent proposer dans les prochains jours des candidats de remplacement pour des postes d’administrateurs en vue de l’assemblée du 18 juin.
La cabale est menée par le gestionnaire d’actifs torontois Donville Kent, le family office irlandais Parma Investments, et un investisseur privé préférant ne pas être identifié. Ensemble, ils disent détenir 14 % des actions en circulation de Reitmans.
Depuis la publication d’une lettre ouverte la semaine dernière visant à alerter les autres actionnaires de Reitmans et les inviter à se joindre à eux pour augmenter la pression sur le conseil d’administration, le groupe de militants dit avoir reçu l’appui des détenteurs de près de 30 % des actions en circulation.
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« Des actionnaires activistes avec un tire-pois »
Les actionnaires contrariés n’ont toutefois aucune chance de provoquer des changements par l’obtention d’un vote majoritaire étant donné que le contrôle de Reitmans appartient à la famille fondatrice.
« C’est la démarche typique d’un actionnaire activiste, mais dans ce cas-ci des actionnaires activistes avec un tire-pois, car ils n’ont aucun levier sinon des communications publiques pour espérer toucher émotivement la famille fondatrice », commente le président de l’Institut sur la gouvernance, François Dauphin.
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Le groupe d’actionnaires insatisfaits prévoit de publier une mise à jour de ses revendications la semaine prochaine avec des suggestions de candidats à élire au conseil d’administration. « Des candidats qui possèdent beaucoup d’actions de Reitmans », soutient Jesse Gamble.
C’est symbolique, dit François Dauphin, en précisant que les candidats de remplacement obtiendraient les votes des mécontents, mais pas la majorité des votes. « C’est donc une assurance de ne pas être élu. Qui voudra se prêter à ce jeu ? »
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