L’actionnaire propriétaire
Gérard Bérubé | Le DevoirLe président et chef de la direction du Fonds de solidarité a repris le thème des sièges sociaux lundi. De l’allocution de Gaétan Morin, on peut se demander : à quoi bon stimuler l’entrepreneuriat et soutenir la croissance de nos entreprises si leur propriété québécoise reste menacée par le premier actionnaire touriste venu.
L’étiquette d’actionnaire touriste a été popularisée par Yvan Allaire, président exécutif du conseil d’administration de l’Institut sur la gouvernance (IGOPP). Gaétan Morin a plutôt évoqué lundi la notion d’actionnaire propriétaire. Mais tous deux font l’éloge d’un certain « capitalisme de propriétaires » et dénoncent la dictature de marchés obnubilés par les rendements de court terme ou imposant leur diktat de l’immédiat.
Cette polarisation appliquée aux prises de contrôle ramène aux décisions législatives venant soit confirmer la primauté de l’actionnaire, soit accorder au conseil d’administration un pouvoir d’intervention tenant compte des intérêts des diverses parties prenantes. L’importance de ce choix du cadre juridique va trouver sa pleine justification lorsque la tentative de prise de contrôle est non sollicitée, voire hostile.