21 novembre 2017

L’IGOPP propose des changements pour la rémunération des chefs de la direction

Publication d’une prise de position pour en arriver à des formes et niveaux de rémunération équitables et efficaces.

Aujourd’hui, l’Institut sur la gouvernance (IGOPP) publie une prise de position intitulée La rémunération des dirigeants : Trancher le nœud gordien. La rémunération des chefs de la direction demeure une question controversée qui, au cours des vingt dernières années, a suscité de vives et incessantes critiques, dont la plupart étaient justifiées. Les enjeux de la rémunération portent non seulement sur leur niveau, mais également sur le rapport entre la rémunération des chefs de la direction et le salaire moyen du travailleur canadien; ce ratio est passé de 61 fois en 1998 à 140 en 2016, alors que la rémunération médiane totale de ces dirigeants s’élève à 8 millions de dollars. Ce même rapport pour les chefs de la direction des banques est passé à 184 fois en 2016, avec une rémunération médiane totale de 10,5 millions de dollars.

L’IGOPP constate que la plupart des conseils d’administration ont adopté un système de rémunération « standard », qui repose sur certains principes de rémunération généralement reconnus (PRGR). Cette démarche enferme les sociétés et leur conseil d’administration dans un modèle de rémunération conçu par des consultants, lequel mène à de longs textes descriptifs ainsi qu’à de hautes rémunérations. Cette démarche standard satisfait par contre aux attentes des observateurs critiques, mais n’atteint pas les objectifs que la rémunération devrait cibler. Cette démarche ritualisée est rassurante en vertu du grand nombre d’entreprises qui y ont recours; mais il s’avère que bon nombre des hypothèses sur lesquelles elle repose sont en fait discutables, notamment le recours à un groupe de pairs à titre de référence pour établir la valeur « marchande » du dirigeant, ou la notion trompeuse d’une rémunération « à risque » et liée à des objectifs de performance à long terme.

« La responsabilité pour l’établissement des rémunérations des dirigeants incombe, ou devrait incomber, entièrement aux conseils d’administration, a affirmé Yvan Allaire, président exécutif du conseil d’administration de l’IGOPP. Les présidents de conseils d’administration et de comités de rémunération doivent concevoir des programmes de rémunération adaptés à leur entreprise spécifique œuvrant dans une industrie précise. De tels programmes devraient être à la fois équitables, sensibles aux préoccupations de toutes les parties prenantes et alignés sur les intérêts à long terme de l’entreprise. »

Cette prise de position formule plusieurs recommandations aux conseils d’administration pour changer la démarche actuelle adoptée pour fixer les rémunérations des dirigeants.

Toutefois, la prise de position suggère fortement la création d’un forum dans lequel les présidents de conseils et de comités de rémunération des entreprises du TSX 60 pourraient discuter de rémunération et s’entendre sur des changements fondamentaux à apporter au système.

La prise de position appelle également les investisseurs institutionnels canadiens à clarifier leurs attentes et leur compréhension à l’égard des formes de rémunération qui soutiendraient, selon eux, leur engagement envers la gestion à long terme des entreprises, un objectif de leur politique d’investissement souventes fois affirmé.

 

Pour tout renseignement ou demande d’entrevue:

Majida Lamnini
Directrice des initiatives stratégiques, IGOPP
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mlamnini@igopp.org