Siège orphelin: la vigilance est de mise
Martin Jolicoeur | Les AffairesHésitants à condamner la décision des pdg d’entreprises d’ici de s’établir à l’extérieur du Québec, les experts en gestion et gouvernance d’entreprises que nous avons consultés s’entendent pour dire que cette situation devrait, à tout le moins, appeler à une certaine vigilance.
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Les dangers du glissement
Mais, plus important encore, cette présence locale préserve le Québec de la possibilité qu’une fois établi à distance, le chef de la direction cherche avec le temps à s’entourer de ses plus proches collaborateurs. C’est ainsi, explique Yvan Allaire, professeur émérite de stratégie à l’UQAM, que certaines entreprises en viennent à voir leur siège décisionnel s’éloigner peu à peu du Québec.
Selon M. Allaire, aussi président du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), c’est le sort qu’ont connu les sièges montréalais de la Banque Royale et de la Banque de Montréal, maintenant établis à Toronto. C’est aussi, selon l’expert, le phénomène que semble vivre actuellement Bell Canada Entreprises (BCE), dirigée par l’Ontarien George A. Cope. Aujourd’hui, les deux tiers des cadres de la société, toujours officiellement établie à Montréal, travaillent de Toronto.