La communauté sourde de l’Ontario au centre d’un conflit de travail
Maude Ouellet | ICI - Radio-CanadaSe rendre à un rendez-vous chez le médecin, le dentiste, chez son avocat : l’accès à ces services est complexe pour les personnes sourdes et malentendantes en Ontario, et le niveau de difficulté vient d’augmenter d’un cran en raison d’un nouveau conflit de travail chez le principal fournisseur de services d’interprétation de la province.
Depuis le 28 avril, les quelque 200 employés de Services canadiens de l’ouïe (SCO) sont en grève. L’organisme à but non lucratif offre des services d’interprétation, d’audiologie, ainsi que des cours de langue des signes. L’an dernier, SCO a desservi 55 164 clients, dont Ariane Lafrance, une adolescente sourde de 14 ans, qui vit à Ottawa.
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En plus de la baisse d’effectifs, le syndicat dénonce depuis plusieurs années la rémunération de la présidente-directrice générale de l’OBNL, Julia Dumanian. Selon les données du gouvernement ontarien, elle a touché 340 250 $ en salaire en 2024, soit plus du double que ce que le précédent PDG touchait en 2013.
Dans son rapport financier 2023-2024, SCO indique être financé à 90 % par des fonds publics, ce qui permettrait au gouvernement provincial de conduire un audit selon Fred Hahn, le président du SCFP-Ontario.
Lors d’un point de presse le 2 mai, il dit en avoir fait la demande, mais ne pas encore avoir reçu de réponse du gouvernement Ford. M. Hahn avait également demandé au provincial de se pencher sur la rémunération des cadres en 2022, sans retour du gouvernement non plus, selon lui.
De son côté, la vice-présidente exécutive de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, Alexandra Langelier, croit que le salaire de la PDG se compare à celui d’autres dirigeants d’organisations semblables en Ontario.
Elle ajoute cependant que les conseils d’administration d’OBNL se doivent d’être cohérents
 en matière de rémunération et d’être en7 mesure de justifier les disparités salariales.
Pour un OBNL, c’est vraiment important tout ce qui est crédibilité
, explique Mme Langelier, en rappelant que c’est ce critère qui lui permet d’aller chercher du financement public.



