24 janvier 2019

Téo Taxi un « gouffre financier », dit Michel Nadeau

Alain Gravel | ICI - Radio-Canada

Au moment de sa création, Téo Taxi envisageait d’atteindre son seuil de rentabilité au début de 2019. Nous y sommes maintenant, mais de nouvelles informations démontrent que la compagnie est plutôt au bord du gouffre et que son avenir est incertain. Cette situation n’étonne pas Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance, qui compare l’expérience de Téo à une débâcle.

« Le modèle d’affaires de Taxelco a beaucoup de difficulté à fonctionner, et l’argent se perd à coups de dizaines de millions de dollars », indique-t-il, avant d’ajouter que bon nombre de rumeurs circulent depuis des mois sur les difficultés financières de l’entreprise.

Au Québec, il ne peut y avoir qu’une seule tarification pour les taxis, peu importe le salaire des chauffeurs ou la qualité du véhicule. La rémunération à l’heure et le choix de véhicules électriques pour sa flotte de taxis constituaient une stratégie ambitieuse, selon M. Nadeau, stratégie qui a sans doute contribué aux déboires de l’entreprise.

« Le modèle d’affaires des taxis n’a pas vraiment changé depuis 40-50 ans, et Alexandre Taillefer a essayé de faire évoluer ce modèle-là en voyant l’arrivée d’Uber, qui profite abusivement de la situation, comme ses chauffeurs ne paient pas les 200 000 $ pour le permis, mais malheureusement, il faudra trouver autre chose. »

L’entreprise propriétaire de Téo, Taxelco, a été placée sous le contrôle de ses principaux créanciers, le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et de placements du Québec, mais selon Michel Nadeau, ces derniers n’ont pas trouvé de solution viable pour redresser le navire. L’avenir de l’entreprise est donc incertain, alors qu’elle s’apprêterait à se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité.

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