2 février 2017

5 mythes sur la gouvernance d’entreprise – 2e partie

Ivan Tchotourian | Blogue Contact - Université Laval

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Si le mythe de l’activisme actionnarial n’est pas dépourvu de fondement historique (pensons à l’idéal libéral de l’entrepreneur-fondateur), l’émergence des grandes sociétés par actions au début du 20e siècle a modifié le comportement des actionnaires. Lorsque le modèle de la société par actions s’est répandu, l’entreprise familiale a laissé place à la société par actions moderne structurée selon un modèle de gestion où l’actionnariat est fortement dispersé. Dans ce modèle, ce sont les gestionnaires professionnels qui s’investissent dans la gestion de l’entreprise, alors que l’atomisme actionnarial engendre une grande passivité. Eu égard à leur poids, les actionnaires n’ont finalement pas d’intérêt à mettre des efforts pour influencer la direction d’une entreprise qu’il ne contrôle pas.

Cependant, une montée en puissance de l’activisme actionnarial est observée depuis quelque temps. En ce sens, le président de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a récemment souligné à ce sujet que «The increase in shareholder activism, especially by hedge funds, has become the subject of intense debate as to its effect on the long-term value of our public companies». Les attaques menées par des fonds de couverture qui gèrent d’énormes sommes de capitaux (hedge funds) se sont multipliées au cours de la dernière décennie, pour passer de 27 en 2000 à 320 en 2014. Le comportement de ces investisseurs institutionnels constitue donc une exception à la passivité. Or, cette exception peut se révéler dangereuse. Utilisé par les fonds de couverture, cet activisme change de visage en devenant dur. Il se concrétise dans une relation active (voire hostile) avec les CA et les hautes directions. L’objectif principal est alors de peser pour modifier la stratégie des entreprises dans lesquelles ils investissent pour en tirer un profit à court terme.

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