Rien ne va plus à Ottawa: 10 fonctionnaires fédéraux font plus que 2 M$
L'employée la mieux rémunérée de la fonction publique fédérale gagne 17 fois le salaire de Justin Trudeau
Charles Mathieu | Le Journal de MontréalMême s’il est le premier ministre, Justin Trudeau est loin d’être le mieux payé de l’appareil fédéral. La palme revient à une fonctionnaire qui gagne 17 fois son salaire, révèle une compilation de notre Bureau d’enquête.
C’est Deborah K. Orida, PDG de PSP Investissements, la gestionnaire des fonds de pension des employés de l’État canadien, qui empoche le plus gros revenu, elle qui a gagné 7,1 M$ en 2023-2024 en prenant en compte sa prime d’embauche de 2 M$.
Mme Orida gagne près de 2,5 M$ de plus que le PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Emond, qui était, pour sa part, le dirigeant le mieux payé de l’État québécois.
Les hauts dirigeants de PSP et les dirigeants de RPC Investissement, qui gère le régime de pension du Canada, sont de loin les employés les mieux rémunérés des sociétés d’État fédérales.
Pas moins de 10 d’entre eux gagnent plus de 2 M$ par année.
Pas de surprise
« Ceux qui sont en tête sont ceux qu’on s’attendait. Tous les dirigeants en finances qui gèrent de gros fonds de pension s’y retrouvent. C’est la même chose au Québec avec la CDPQ », affirme Geneviève Tellier, professeure en administration publique à l’Université d’Ottawa.
Le PDG de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, François Dauphin, n’est pas surpris non plus.
Selon lui, « la rémunération est moindre si on se compare aux grandes banques, mais elle reste vraiment élevée par rapport au reste des sociétés d’État ».
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François Dauphin croit aussi qu’il est normal que les dirigeants de la finance soient mieux payés, car ces organismes tentent de compétitionner avec le secteur privé.
« On peut facilement devenir millionnaire au privé avec d’autres formes de rémunération, comme celle à base d’actions. C’est avec ça que les régimes publics doivent rivaliser », souligne-t-il.
PSP dit baser la rémunération de Deborah K. Orida et du reste de ses dirigeants sur ce qui se fait au sein des gestionnaires de fonds des autres provinces, comme la CDPQ, des régimes de retraite, des gestionnaires de placement, des banques et des compagnies d’assurance.