Rémunération des patrons: les administrateurs font-ils leur travail?
Gérald Fillion | RDI ÉconomieAu Téléjournal lundi soir, Sheila Fraser disait dans un reportage portant sur la GRC qu’il s’agissait là d’une « organisation très insulaire, très fermée ». Cette même personne, ex-vérificatrice générale du Canada, fait partie du conseil d’administration de Bombardier qui a avalisé les décisions concernant la rémunération des hauts dirigeants.
À la lumière des contestations provoquées par l’annonce du plan de rémunération des hauts dirigeants de Bombardier, on peut se demander si le conseil d’administration de cette entreprise, comme plusieurs autres conseils d’ailleurs, ne vit pas aussi dans une dimension « insulaire, très fermée », pour reprendre les mots de Sheila Fraser.
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Le président du conseil de l’Institut sur la gouvernance, Yvan Allaire, a publié plusieurs études sur le rôle des administrateurs et leurs pouvoirs. Dans un document préparé en 2012, nommé Payer pour la valeur ajoutée : trancher le nœud gordien de la rémunération des dirigeants, il propose d’encadrer la rémunération des dirigeants afin de réduire les extravagances chez les patrons et les ambiguïtés pour les administrateurs.
Il écrit notamment que « les conseils d’administration doivent demeurer entièrement imputables et responsables de l’établissement du système de rémunération des dirigeants. Les conseils d’administration doivent être assez crédibles, et avoir assez de courage pour fonder la rémunération sur la base de facteurs qualitatifs aussi bien que quantitatifs qu’ils considèrent de première importance pour le bien-être à long terme de la société. »
Pour y arriver, il faut mettre fin aux « options d’achat d’actions » dans la rémunération des patrons. De plus, selon Yvan Allaire, « les conseils d’administration devraient établir un rapport juste et productif entre la rémunération totale du chef de la direction et le revenu médian des salariés de l’entreprise. »