La Caisse a son mot à dire dans le dossier SNC-Lavalin
Christopher Reynolds | La PresseLa Caisse de dépôt et placement du Québec pourrait jouer un important rôle dans une éventuelle décision du Groupe SNC-Lavalin de déménager certaines de ses activités aux États-Unis.
Le géant de l’ingénierie et de la construction a indiqué aux procureurs fédéraux que son « plan B » en cas de poursuite pénale pour corruption prévoyait de déplacer son siège social au sud de la frontière et de supprimer plus de 60 % de ses 8700 emplois au Canada, révèlent des documents internes.
La Caisse détient environ 20 % des actions en circulation de SNC-Lavalin, ce qui en fait de loin son principal actionnaire. Le gestionnaire de régime de retraite a également conclu avec SNC-Lavalin une convention de prêt d’un montant de 1,5 milliard stipulant que la firme doit rester installée à Montréal au moins jusqu’en 2024, bien qu’un refinancement puisse être une option.
Les 1,18 milliard en actions détenus par la Caisse – qui a pour mandat de faire croître les activités au Québec – lui permettent de se faire entendre au conseil d’administration, a noté l’analyste Chris Murray, de la firme Altacorp Capital. Le prêt, bien que partiellement remboursé, ajoute un effet de levier au régime de retraite, dont l’expérience financière commande le respect.
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« Ce sera triste, très triste, car nous allons perdre des centres de décision, des emplois clés, et tous les impacts sur les cabinets comptables et les cabinets d’avocats », a observé Michel Nadeau, un ancien dirigeant de la Caisse.
Les entrepreneurs et les fournisseurs locaux du secteur de la construction trouveraient probablement du travail pour d’autres entreprises, puisque les employés mis à pied par SNC-Lavalin seraient vraisemblablement convoités par d’autres joueurs du secteur, a-t-il expliqué.
Mais la perturbation resterait considérable, selon M. Murray. « Vous ne pouvez tout simplement pas retirer quelque chose de cette ampleur du système et ne pas vous attendre à ce qu’il y ait des impacts. »
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