27 juin 2024

Hydro-Québec: il tenait à son boni de 625 000$ et il l’aura!

La société d’État paiera à un nouveau VP la juteuse prime que devait lui verser la Caisse de dépôt

Sylvain Larocque | Le Journal de Montréal

Hydro-Québec s’apprête à verser 625 000$ à son vice-président directeur aux stratégies et aux finances afin de «compenser» la partie du boni annuel qu’il a perdue en quittant la Caisse de dépôt.

PDG d’Hydro depuis l’été dernier, Michael Sabia a recruté Maxime Aucoin en septembre 2023. Les deux se sont connus à la Caisse: M. Sabia a dirigé l’institution de 2009 à 2020 et M. Aucoin y a travaillé de 2012 à 2023.

«Un montant compensatoire de 625 000$ sera versé [à M. Aucoin] le 4 juillet s’il est toujours à l’emploi d’Hydro-Québec à cette date. Cette somme est équivalente à la portion du boni de l’année 2023 non payée par son employeur précédent», explique le géant de l’électricité dans une réponse à une demande d’accès à l’information du Journal.

«Il s’agit d’une pratique courante dans l’industrie», ajoute-t-on.

«C’est vrai que c’est une pratique assez fréquente», notamment lorsqu’une société d’État veut attirer des dirigeants du secteur privé, confirme François Dauphin, PDG de l’Institut sur la gouvernance.

«Ce qui est plus rare, c’est que dans ce cas-ci, on attire quelqu’un du secteur public vers le secteur public, d’une société d’État à une autre», ajoute-t-il toutefois.

«Indemnités de transition»

Maxime Aucoin a également reçu une «indemnité de transition» de 25 870$ en mars, indique Hydro-Québec.

Trois autres nouveaux dirigeants d’Hydro ont eu droit à de telles indemnités: Jeanne Olivier, cheffe de cabinet de Michael Sabia (52 800$), Joël Thibert, vice-président à la planification stratégique (50 000$), et France Wong, vice-présidente au marketing (50 000$).

En 2018, pourtant, le vérificateur interne d’Hydro estimait que le versement de primes d’embauche constituait une pratique «contrevenant directement à la politique de rémunération incitative et au décret gouvernemental adopté à cet effet».

À l’époque, on estimait qu’Hydro-Québec avait versé plus de 30 millions $ en primes d’embauche ou de rétention à certains de ses dirigeants sur une période d’environ 20 ans.

Jonatan Julien, alors ministre des Ressources naturelles, avait promis de mettre le holà à ces versements. «C’est fini», avait-il lancé au Journal.

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