Diversité et direction d’entreprises: « Il reste beaucoup de chemin à faire »
Martin Vallières | La PresseEn dépit de récentes avancées, beaucoup reste à faire en matière de diversité au sein des conseils d’administration et des hautes directions d’entreprises cotées en Bourse dans les principales économies du monde.
Après avoir instauré ou resserré certaines normes à ce sujet, les autorités réglementaires des marchés boursiers demeurent très partagées sur la suite de leurs efforts de promotion de la diversité à la haute direction des entreprises qui relèvent d’elles.
Peut-on s’en tenir à des normes de divulgation de situation courante et d’objectifs en matière de diversité au sein de la haute direction, et laisser les investisseurs décider de la valeur des réalisations parmi les entreprises où ils investissent ?
Ou encore, dans le but d’accélérer les progrès souhaités, devrait-on resserrer les normes mises en place ces dernières années jusqu’à l’imposition d’objectifs minimaux et obligatoires, qui devraient être atteints dans une période déterminée ?
C’est le genre de questions dont ont discuté les participants au colloque virtuel sur la diversité au sein des conseils d’administration et de la haute direction des entreprises, tenu jeudi par l’Autorité des marchés financiers du Québec.
Ce colloque virtuel était organisé dans le cadre des consultations menées dans le milieu boursier par le regroupement des Autorités canadiennes en valeurs mobilières au sujet de la promotion d’une plus grande diversité au sein des conseils d’administration et des hautes directions des entreprises à capital ouvert en Bourse.
Parmi les têtes d’affiche de ce colloque virtuel, François Dauphin, PDG de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), a présenté les résultats préliminaires d’une étude sur la première année d’application parmi les grandes entreprises canadiennes en Bourse des nouvelles exigences de divulgation en matière de diversité dans leurs conseils d’administration et leurs directions.
Pour l’essentiel, l’étude de l’IGOPP suggère une légère accélération de la hausse des pourcentages de présence de femmes et de personnes de minorités visibles au sein des conseils d’administration (qui atteignent 31,4 % et 6,1 % respectivement), ainsi que parmi les membres des hautes directions (26,3 % et 10,6 % respectivement).
« L’instauration d’une obligation de divulgation a eu des effets positifs pour faire avancer la diversité au sein des conseils d’administration et des hautes directions d’entreprises. Néanmoins, ces niveaux de diversité demeurent très inférieurs à ceux mesurés pour les mêmes groupes concernés (femmes, minorités visibles, autochtones, handicapés) dans l’ensemble de la population active », a commenté François Dauphin, de l’IGOPP.
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