12 mars 2010

Dérive grecque ou crise des dérivés?

Yvan Allaire | Options Politiques

Le journal parisien Le Monde titre le 11 mars 2010: Un front pour interdire la spéculation sur les produits dérivés. La France, l’Allemagne, la Grèce et le Luxembourg demandent à Bruxelles de mettre un terme aux « transactions spéculatives ».

Pour les dirigeants politiques, les chefs d’entreprises et l’ensemble des citoyens, les spéculateurs financiers seraient une engeance malveillante, à l’affût des faibles et des vulnérables pour apaiser leur appétit insatiable de lucre. Leurs manigances et leurs manœuvres, toujours immorales, souvent à la limite de la légalité sinon carrément illégales, infligent de graves dommages à toute société qui leur laisse libre cours. Leur but, croit-on, est de mettre en jeu, pour leur profit, le sort des entreprises, la valeur des monnaies, le prix du pétrole, la dette des pays, et ainsi de suite.

Toutefois, à en croire certains dans les milieux financiers et académiques, les spéculateurs jouent un rôle utile. Ils stimulent l’efficience des marchés. Ils débusquent les périls cachés sous le boisseau, montrent du doigt les empereurs nus, sonnent l’alarme  comme des sentinelles vigilantes du système. Les spéculateurs sont comme les canaris dans la mine de charbon, les premiers à ressentir le danger? Au lieu d’en mourir cependant, les spéculateurs en font fortune, à la condition d’avoir vu juste. Il conviendrait presque de leur décerner des médailles pour leurs profits de spéculation! […]

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