CAMO natation se choisit un nouveau conseil d’administration
Sébastien St-Onge | ICI - Radio-CanadaLe club CAMO natation peut se permettre de rêver à de jours meilleurs, après plusieurs semaines dans la tourmente. Une centaine de personnes ont participé jeudi soir à une assemblée générale extraordinaire en formule hybride pour élire un nouveau conseil d’administration.
Treize membres, dont la nageuse Katerine Savard, ont été élus. Un bon mélange de jeunesse et d’expérience
, relate le directeur général de la Fédération de natation du Québec (FNQ), Francis Ménard. Certains sont athlètes, d’autres gestionnaires d’entreprise.
Trois d’entre eux sont aussi considérés comme externes à l’organisation, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas de lien particulier avec CAMO natation, outre un intérêt pour le sport. Ce qui est sain comme gouvernance
, ajoute M. Ménard.
Les gens ont compris l’état d’esprit dans lequel le club était. Il n’y a pas eu de questions qui étaient difficiles à répondre. L’état de la situation était connu. Honnêtement, c’est rafraîchissant de voir qu’il y a eu plus de candidatures que de postes [à pourvoir]. Je pense qu’il y a une belle énergie qui se dégage. Ça a été exprimé que les gens étaient contents de tout ça
, indique-t-il.
[…]
Une des priorités des prochaines semaines pour le nouveau C. A. sera de décider s’ils placent le club sous tutelle. Dans ce cas, la FNQ l’aidera à embaucher un administrateur indépendant.
L’organisation, une des plus importantes dans le monde de la natation au Québec, est prise dans une tempête depuis le début du mois. En quelques semaines seulement, le contrat de son entraîneur-chef, Greg Arkhurst, n’a pas été renouvelé et l’ensemble des membres du conseil d’administration ont démissionné.
Ce raz-de-marée de départs a forcé la FNQ à tenir cette assemblée générale extraordinaire, dont l’unique point à l’ordre du jour était d’élire les nouveaux membres du C. A. L’Institut sur la gouvernance des organisations privées ou publiques (IGOPP) a été mis à contribution pour assurer le déroulement de la soirée dans les règles.
La convocation a été publiée par le président démissionnaire, Selvin Cortez, même si les derniers membres ont choisi de ne pas organiser l’assemblée. Cette convocation est ma dernière action à titre de président
, écrivait-il en après-midi.
Des tensions depuis des mois
Un conflit entre le conseil d’administration précédent et l’entraîneur-chef Greg Arkhurst a été exposé lorsqu’un rapport de l’Officier des plaintes, l’organisme qui traite les plaintes d’abus et de harcèlement dans le sport québécois, a été déposé au printemps.
Seulement une poignée d’intervenants dans le dossier ont accès au contenu du rapport, car il est confidentiel. Le conseil d’administration de CAMO natation a été avisé que des sanctions touchaient son entraîneur-chef, mais pas pour ce qui lui était reproché.
À la suite de la réception d’une lettre de la FNQ demandant de mettre en place des outils de contrôle pour éviter qu’une situation similaire se reproduise, près de la moitié des membres du C. A. ont démissionné.
La situation a continué de se dégrader dans les semaines suivantes. D’autres ont aussi choisi de quitter leur poste.
Devant ce quasi-vide administratif, une rencontre a été organisée entre la Ville de Montréal, la FNQ et les membres restants du conseil d’administration. Deux jours avant celle-ci, Greg Arkhurst a été informé que son contrat ne serait pas renouvelé au terme de la saison.
Au début de la rencontre, trois entraîneurs du club ont remis leur démission en soutien à leur collègue. Le directeur général de la FNQ, Francis Ménard, a indiqué aux membres du C. A. qu’ils n’avaient plus la légitimité pour poursuivre et leur a proposé de remettre leur démission et de tenir une assemblée générale extraordinaire pour leur trouver des remplaçants.
Deux heures plus tard, tous les membres ont annoncé leur départ.
Greg Arkhurst, lui, conteste le non-renouvellement de son contrat et a retenu les services d’une avocate. La contestation a été transmise à la fédération jeudi. Celle-ci l’enverra par la suite au conseil d’administration qui prendra le dossier en charge.
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