Les autres mauvais paris de la Caisse de dépôt et placement du Québec
Ils pourraient coûter des centaines de millions au bas de laine des Québécois
Sylvain Larocque | Le Journal de MontréalIl n’y a pas que dans la cryptomonnaie que la Caisse de dépôt a fait un mauvais pari. Des placements qu’elle a faits dans les domaines de l’énergie solaire, des boissons et des trottinettes électriques sont aussi en mauvaise posture.
Le cours boursier de l’entreprise indienne Azure Power Global a dégringolé de plus de 65 %, cette semaine, après l’annonce du départ surprise de son PDG, Harsh Shah.
De surcroît, Azure a de nouveau retardé la publication de ses plus récents états financiers annuels en raison d’un «examen de ses systèmes de contrôle interne et de conformité».
Entreprise indienne dans le pétrin
Enfin, l’entreprise d’énergie solaire a révélé avoir reçu des dénonciations de la part d’un lanceur d’alerte, lesquelles ont mené à la découverte de «manipulations de données et d’informations par certains employés».
Le hic, c’est que la Caisse détient 53 % des actions d’Azure. La valeur de cette participation, l’une de ses plus importantes dans l’énergie renouvelable, a fondu de 82 % en un an, passant de 946 millions $ à tout juste 167 millions $ – une perte sur papier de 779 millions $.
François Dauphin, directeur général de l’Institut sur la gouvernance, note qu’il n’est pas facile d’empêcher les fraudes perpétrées par des employés, mais il reconnaît qu’Azure aurait dû avoir des équipes de gestion des risques plus vigilantes.
Minoritaire au C.A.
Même si la Caisse de dépôt possède plus de 50 % d’Azure, elle ne compte que deux représentants au conseil d’administration de l’entreprise (sur un total de neuf membres).
«Dans des cas comme ça, on s’en remet beaucoup aux vérificateurs externes, peut-être un peu trop», affirme M. Dauphin.
Dans un communiqué publié plus tôt cette semaine, le conseil d’Azure a tenté de rassurer les investisseurs en disant «croire que les activités d’Azure demeurent fondamentalement solides».