Le Fonds FTQ tente de protéger le siège social de SNC-Lavalin
Le fonds de travailleurs a aussi acheté des parts dans Cascades dans ce même but
Sylvain Larocque | Le Journal de MontréalLe Fonds de solidarité FTQ a poursuivi ses efforts pour protéger les sièges sociaux québécois en achetant, au cours des derniers mois, des actions de SNC-Lavalin et de Cascades. L’institution a toutefois vendu des participations importantes dans Bombardier.
Le Fonds a investi près de 25 millions $ dans SNC-Lavalin au début de 2020, révèlent ses plus récents documents financiers. L’institution détenait déjà pour 45,4 millions $ d’actions de l’entreprise.
En décembre 2019, le géant montréalais de l’ingénierie avait plaidé coupable à une accusation de fraude en lien avec des projets en Libye et avait accepté de payer une amende de 280 millions $. Le règlement à l’amiable mettait fin à un feuilleton juridico-politique qui a secoué le gouvernement Trudeau.
Le Fonds FTQ a également acheté pour près de 28 millions $ d’actions de Cascades entre le début décembre et la fin mai.
Enveloppe de 500 M$
Selon les informations du Journal, ces investissements s’inscrivent dans la volonté du Fonds de solidarité FTQ de jouer un rôle dans la protection des « fleurons » québécois. En avril 2016, le Fonds avait annoncé son intention d’investir 500 millions $ dans de grandes entreprises cotées en Bourse d’ici 2020.
« Nous ne prétendons pas que le Fonds puisse à lui seul empêcher une offre d’achat ou bloquer une transaction. […] Mais le Fonds veut envoyer un signal. Un signal pour mobiliser les capitaux d’ici et renforcer la détention d’entreprises québécoises par des intérêts québécois », avait alors déclaré le PDG, Gaétan Morin.
Le Fonds détient actuellement pour 307 millions $ d’actions de 14 entreprises québécoises qu’il juge stratégiques : Stella-Jones, Uni-Sélect, New Look, Quincaillerie Richelieu, Cascades, Fiera Capital, SNC-Lavalin, GDI, MTY, Opsens, Savaria, Mediagrif, Tecsys et TFI.
Entreprises vulnérables
Trois d’entre elles – SNC-Lavalin, Stella-Jones et Uni-Sélect – font partie d’un groupe de 16 entreprises que l’Institut sur la gouvernance avait jugées vulnérables à une prise de contrôle étrangère en 2016.
Notons que de ces 16 entreprises, deux ont depuis déménagé à l’extérieur du Québec (Aimia et Amaya/Stars), tandis qu’une autre a été vendue à des intérêts américains (Tembec).
Le Fonds vient par ailleurs de vendre deux blocs d’actions de Bombardier – le premier lui avait coûté près de 50 M$ en 2011, et l’autre, plus de 37 M$ en 2014-2015. Ces investissements ne faisaient toutefois pas partie de l’initiative sur les sièges sociaux puisque Bombardier est protégée par des actions à droits de vote multiples.
Le Fonds conserve une participation de 912 000 $ dans Bombardier dans ses placements non spécifiquement québécois.