Un avenir incertain pour le PDG de SNC-Lavalin
Pierre-Olivier Zappa | Journal de MontréalL’avenir du grand patron de SNC-Lavalin, Neil Bruce, est incertain à la tête de la multinationale. Les problèmes financiers de l’entreprise et le scandale politique qui ébranle le gouvernement Trudeau pourraient forcer le PDG à se retirer prochainement.
Selon des sources impliquées dans les décisions de l’entreprise, TVA Nouvelles a appris que les administrateurs de SNC-Lavalin ne sont pas unanimes sur les changements à apporter au sein de la haute direction. En poste depuis trois ans, Neil Bruce aurait d’ailleurs confié ses incertitudes sur son avenir professionnel à de proches collaborateurs.
Le directeur de l’Institut sur la gouvernance croit d’ailleurs que le départ éventuel du PDG serait bien accueilli par certains observateurs. «Ça prend peut-être une victime pour satisfaire les gens qui ne sont pas contents de SNC-Lavalin, particulièrement dans le Canada anglais», analyse Michel Nadeau.
Proche d’un collecteur de fonds
Au sein même de SNC-Lavalin, des dirigeants se demandent si Neil Bruce demeure l’homme de la situation, notamment en raison de sa proximité avec un influent collecteur de fonds libéral.
TVA Nouvelles a appris que la conjointe de Neil Bruce, Emma Griffin, est administratrice de Claridge, la société qui gère la fortune de Stephen Bronfman. Ce dernier est un ami personnel de Justin Trudeau et le responsable de sa campagne de financement.
«Il y a une apparence de conflit d’intérêts», analyse Donald Riendeau. Ce spécialiste de l’éthique pense que Justin Trudeau doit démontrer qu’aucun «lobbying détourné» n’a eu lieu concernant SNC-Lavalin.
«Est-ce que M. Bronfman est intervenu auprès du premier ministre pour aider la multinationale qui est poursuivie au criminel ? La question est légitime», souligne-t-il.
- Mots clés:
- Entreprises privées
- Éthique
- Parties prenantes