25 février 2020

Résultats financiers: Loto-Québec se fait plus cachottière

Jean-Michel Genois Gagnon | Journal de Montréal

La société d’État a pris la décision de ne plus dévoiler les résultats financiers de ses casinos et de ses Salons de jeux par établissement, a constaté Le Journal.

Depuis juin dernier, Loto-Québec a choisi de revoir sa politique à l’interne concernant la publication de ses revenus. Elle englobe maintenant ces résultats au lieu de les ventiler par établissement, ce qui empêche de connaître la performance de chaque casino.

En 2018-2019, ces données avaient notamment permis de constater que les établissements de Charlevoix et du Lac-Leamy avaient enregistré un recul alors qu’à Québec, les revenus du Salon de jeux avaient encore grimpé.

Rappelons aussi que le gouvernement envisage toujours de déménager le Salon de jeux de la capitale. Ce dernier est devenu au cours des dernières années aussi payant que l’établissement de Charlevoix. En septembre, le ministre des Finances a toutefois fermé la porte à le transformer en casino.

Loto-Québec affirme que cette nouvelle procédure lui permet de «simplifier» et «d’uniformiser» la présentation de ses données. La direction ajoute comme arguments que «les casinos et les Salons de jeux sont gérés sous une seule entité» et que «c’est le résultat net des secteurs qui est inclus dans le dividende remis au gouvernement et non celui d’un casino».

Malgré une demande par courriel, la société d’État a refusé de fournir les revenus par établissement. La direction n’a pas été en mesure de confirmer s’il serait possible de les obtenir via la loi d’accès à l’information.

Règles respectées, mais…

Selon le DG de l’Institut sur la gouvernance, Loto-Québec respecte la réglementation d’un point de vue comptable. Il concède toutefois que puisque certains casinos sont une locomotive dans leur région, il serait important de connaître leur santé financière.

«Effectivement, cela soulève un débat pour chaque région. […] D’un point de vue social, on devrait apporter certainement un éclairage pour la gestion de chacun des casinos», tranche au Journal Michel Nadeau. «Le conseil d’administration devrait s’interroger», poursuit-il.

Dans le dernier rapport de Loto-Québec, on pouvait lire qu’au trois quarts de l’année financière, les produits provenant des casinos terrestres, sans tenir compte des Salons de jeux, sont passés de 642,4 M$ à 638,6 M$.

Entre avril et juin dernier, soit la dernière publication avec les données par établissement, les revenus au casino de Charlevoix avaient chuté de 11,4 % par rapport à la même période l’an dernier.

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