Plus ou moins bon que les autres, le système québécois ?
Étienne Plamondon Émond | Le DevoirQuand on se compare, on se console, le dit le dicton. Mais où se situe notre système de santé lorsqu’on le soumet au jeu de la comparaison ?
Les Québécois se montrent plus insatisfaits qu’ailleurs de leur système de santé. C’est du moins ce qui se dégageait du bilan publié en 2017 par l’Institut de la gouvernance et des organisations privées et publiques (IGOPP) sur les résultats d’un sondage mené par le Commonwealth Fund auprès de 26 000 personnes dans 11 pays, parmi lesquels on retrouve environ 4500 répondants canadiens. À peine 26 % des 1000 personnes interrogées au Québec ont qualifié de façon globale les soins de santé dans la province de très bons ou d’excellents. Un pourcentage identique à celui enregistré aux États-Unis, mais bien en dessous de la moyenne canadienne, située à 45 %, et des 11 pays à l’étude, à 51 %.
Toujours selon le même sondage, 66 % des Québécois considéraient que leur système de santé comportait de bonnes choses, mais nécessitait des changements fondamentaux. Or, seulement 55 % des répondants ont donné cette réponse au Canada, et 45 % dans l’ensemble des pays sondés.
Pourtant, le Québec ne semble pas avare dans son financement accordé au secteur. Selon les chiffres de l’Institut canadien d’information sur la santé en 2017, les dépenses totales de santé au Québec étaient de 6434 $ par habitant, dont 4266 $ versés par le gouvernement provincial, ce qui se compare à la moyenne canadienne de 6604 $ par habitant, dont 4259 $ payés par les gouvernements provinciaux ou territoriaux.
L’insatisfaction ne semble pas non plus découler des services reçus lors d’un séjour à l’hôpital : les Québécois affirment avoir été traités avec courtoisie et respect par les médecins dans une proportion de 96 % et par le personnel infirmier dans une proportion de 94 %, ce qui est meilleur que dans les autres provinces et pays.
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Pas encore très technos
À partir d’un autre sondage mené par le Commonwealth Fund en 2015 auprès de 11 500 médecins omnipraticiens de 10 pays, l’IGOPP a aussi mis en exergue une faible adoption des technologies de l’information chez les médecins omnipraticiens du Québec par rapport à ceux du reste du monde. « C’est préoccupant parce que c’est une question d’efficacité et de réductions de coûts que d’avoir cette capacité de fonctionner avec les outils informatiques », commente Yvan Allaire, président exécutif du conseil de l’IGOPP.
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