Le retour des hedge funds
Ivan Tchotourian | Blogue Contact - Université LavalC’est une série d’actualités relayées dans la presse économique et financière, ainsi qu’un article de Mme Diane Bérard, «L’ère de l’activisme», paru dans Les Affaires, qui m’amène à discuter des fonds spéculatifs ou fonds de couverture, plus connus sous le nom de hedge funds. Si les hedge funds ont été par le passé associés à des scandales économiques et financiers (dont le plus récent est la crise économico-financière de 2007-2008), ils sont à nouveau au cœur de la controverse (voir mon billet sur la loi Florange).
Depuis quelque temps, certains hedge funds développent une nouvelle activité: l’investissement dans les entreprises par l’entremise d’achat de titres. Utilisant leur statut d’actionnaire, ils sont accusés d’activisme. On leur reproche de pousser certaines sociétés à générer des rendements financiers rapides sans égard aux conséquences négatives à long terme de cette stratégie pour les entreprises, leurs parties prenantes et l’économie (Yvan Allaire, «The Case For and Against Activist Hedge Funds», IGOPP, Montréal, 2014).
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1. Un CA responsabilisé, placé au centre du jeu et qui dialogue
De par ses larges pouvoirs, le CA est bien placé pour prendre des mesures permettant d’éviter ou de contrer les attaques des hedge funds. Toutefois, l’effectivité de son rôle dépend de plusieurs qualités chez ses membres. En effet, la présence d’administrateurs compétents, qui respectent des normes générales de conduite (loyauté, prudence et diligence), qui possèdent une compréhension des enjeux de l’entreprise et qui sont activement engagés envers elle et ses actionnaires est nécessaire.
Revenons quelques instants sur ce dernier aspect. «[I]n the last decade, and especially in the past five years, boards of directors of large publicly traded corporations have begun to shed their passivity and dependence». Autrement dit, l’étiquette de passivité longtemps attribuée aux CA est désormais révolue. Le temps est venu pour les administrateurs de devenir eux-même des activistes (Yvan Allaire, Mihaela Firsirotu et François Dauphin, On becoming an «activist board»… In the age of activist shareholders, IGOPP, Montréal, 2017).