28 février 2019

Le fédéral et l’aéroport

Karine Gagnon | Journal de Montréal

L’immobilisme du ministre Marc Garneau, depuis la sortie du comité sur la desserte aérienne de Québec la semaine passée, démontre bien la problématique entourant le modèle de gouvernance dans les aéroports, biens publics d’une importance cruciale.

Le gouvernement fédéral a choisi de confier, à compter des années 1990, la gestion, l’exploitation et le développement de certains aéroports à des administrations aéroportuaires locales, qui doivent en échange lui verser un loyer.

À Québec, ce choix s’est concrétisé en 2000. Bien qu’il demeure propriétaire des aéroports de son Réseau national d’aéroports (RNA), le gouvernement fédéral n’a donc pas de poignée, plaide-t-on, pour intervenir en ce qui concerne les opérations.

Il réglemente sécurité et sûreté, mais les opérations doivent pouvoir s’effectuer de façon indépendante, ont rappelé plusieurs sources proches du dossier.

Mais que se passe-t-il lorsque le manque de transparence et de collaboration des autorités d’un aéroport vient miner la confiance des autorités locales du milieu du tourisme et des affaires envers l’administration, comme c’est le cas à Québec ?

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Pas responsables

À toutes ces questions, la réponse est « personne ». Des audits sont effectués par Transports Canada chaque année concernant le bail. Ceux-ci s’assurent que les règles prévues sont respectées, certes, mais ne vont pas plus loin côté supervision des activités et du fonctionnement du CA.

Ces derniers n’ont de comptes à rendre à aucune instance gouvernementale, et ne sont pas responsables de difficultés financières ou de mauvaises performances, rappelle Jacques Roy, professeur titulaire à HEC, dans un rapport de l’IGOPP sur la gouvernance dans les aéroports.

Puis, il est déplorable que les administrations aéroportuaires ne soient pas assujetties, comme le sont celles des ports, à la Loi sur l’accès à l’information du Canada.

Cela contribue certainement à la culture de gestion « occulte » de l’aéroport et à son manque de collaboration avec le milieu, tel que pointé dans le rapport du Comité de travail sur l’accessibilité aérienne de Québec.

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