19 février 2025

La Bourse de Toronto condamnée à devenir une Bourse de FNB ?

Denis Lalonde | Les Affaires

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Durant la période de 24 mois terminée le 31 décembre, 21 entreprises ont gradué de la Bourse de croissance TSX vers la Bourse de Toronto. De plus, le nombre de fonds négociés en Bourse (FNB) est passé de 929 à 1051, soit de 52 % à 58 % du total des émetteurs inscrits.

Avec 21 graduées et l’ajout de 122 FNB en deux ans, comment diable arrive-t-on à un gain de seulement 34 émetteurs durant la période ? Réponse simple : la perte de 21 entreprises en sciences de la vie, de 17 en technologies, de 11 en consommation discrétionnaire, de 8 minières et de 7 financières, entre autres.

Pas de quoi se réjouir.

Comment donner aux entrepreneurs canadiens l’envie d’ouvrir le capital de leur entreprise ? Pour en avoir le cœur net, j’ai parlé avec trois experts du domaine : Me Julien Collin, spécialiste en droit des affaires chez Dunton Rainville, Laurent Liagre, associé responsable des acquisitions et entrées en Bourse à EY et François Dauphin, PDG de l’Institut sur la gouvernance d’organisations publiques et privées.

Selon eux, voici en rafale quelques irritants qui font en sorte que de moins en moins de dirigeants choisissent les marchés boursiers canadiens pour faire croître leur entreprise.

  • La complexité de la réglementation et la lourdeur des coûts administratifs ;
  • La possibilité de plus en plus présente d’obtenir des sources de financements provenant de fonds privés, qu’il s’agisse de régimes de retraite, de sociétés de financements par capitaux propres, de fonds souverains ou de gestionnaires de grande fortune (family office) ;
  • Les craintes de subir des pressions provenant d’importants actionnaires et d’autres investisseurs militants et risquer de perdre le contrôle sur la destinée de l’entreprise.
  • L’attrait des marchés boursiers américains, où l’appétit pour le risque est beaucoup plus important qu’au Canada.

Selon les experts, la faiblesse de la devise canadienne et l’instabilité géopolitique mondiale avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, de même que les mesures protectionnistes adoptées par le nouveau gouvernement américain, seraient aussi des éléments dissuasifs (pas seulement au Canada).

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Alors, comment fait-on pour donner envie aux entrepreneurs d’ouvrir le capital de leur entreprise ? François Dauphin estime que la solution passe par la valorisation des entrées en Bourse adoptant une structure à double catégorie d’actions, d’ailleurs choisie par Groupe Dynamite en novembre dernier, soit des actions ordinaires et des actions à droit de vote multiple.

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