Des conseils d’administration activistes pour contrer les dérapages: L’autre rapport Allaire
Guy Fournier | Magazine ForcesDissipons tout de suite un malentendu : Yvan Allaire n’a rien à voir avec le fameux rapport politique de 1991 qui porte son nom, ce que j’ai pu croire un moment. Un rapport qu’il ne tient pas en haute estime, d’ailleurs. Pour éliminer toute ambiguïté, à peine attablé, Yvan Allaire me fait, sourire en coin, un brin de généalogie. Les frères Charles et Jean Allaire sont partis de La Rochelle en 1658 à bord du navire Le taureau pour s’établir au Québec, m’explique-t-il, avant d’ajouter que le signataire du fameux rapport est le descendant de l’autre Allaire ! Le mien, celui qui m’a donné rendez-vous au restaurant Ros&lina situé dans l’atrium du 1000, rue De La Gauchetière Ouest, est président exécutif du conseil d’administration de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques. L’IGOPP, pour faire court, qui a ses bureaux dans le plus haut gratte-ciel de Montréal.
Cet organisme à but non lucratif réunit 15 femmes et hommes de belle réputation venant de diverses enseignes, des grandes entreprises jusqu’au milieu de la recherche. Fondé en 2005 par HEC Montréal et l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia ainsi que par l’Autorité des marchés financiers et la Fondation Stephen Jarislowsky, l’IGOPP prend régulièrement position sur les questions de gouvernance, veille à la formation de dirigeants d’entreprise, lance des projets de recherche et contribue à la diffusion de toutes connaissances pertinentes. L’Institut se flatte d’être impartial, comme le démontrent bien les nombreuses sorties publiques de Michel Nadeau, son directeur général, et les déclarations audacieuses d’Yvan Allaire sur des sujets aussi controversés que la rémunération des administrateurs de sociétés. Même s’il a fait une grande partie de sa carrière dans l’enseignement et la consultation – Yvan Allaire a fondé Secor avec Marcel Côté et Roger Miller en 1975 –, il fut aussi un participant engagé dans l’industrie à titre de vice-président exécutif de Bombardier de 1996 à 2001.
Né à Victoriaville dans une famille modeste, Yvan Allaire se montre un élève studieux et particulièrement doué dès ses premiers jours d’école. Son application exemplaire lui permettra de toucher nombre de bourses d’études grâce auxquelles il pourra poursuivre des études supérieures. Il décroche d’abord son bacca-lauréat en commerce de l’Université de Sherbrooke, dont il fera partie de la première promotion d’étudiants de maîtrise en administration des affaires (MBA). Fort de ces précieux diplômes, une nouvelle bourse lui permet d’accomplir un doctorat en sciences de la gestion à la Sloan School of Management du MIT, à Cambridge, aux États-Unis.