22 février 2024

Climat toxique : lacunes dans la gouvernance de Natation Gatineau, selon une enquête

Julien Paquette | Le Droit

«Plusieurs facteurs conjugués» ont contribué à créer un climat toxique au sein de Natation Gatineau, conclut dans un rapport d’enquête l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP).

«Ces gestes et comportements ont pu se perpétrer dans le temps parce qu’il y avait un environnement et un contexte qui permettait à ça de se faire», soutient le directeur général de la Fédération de natation du Québec (FNQ), Francis Ménard.

«Ce qui transparaît à travers le rapport, c’est l’importance de la gouvernance pour les clubs, afin d’offrir un milieu sain et sécuritaire pour les athlètes», ajoute M. Ménard.

Rappelons que l’été dernier, des allégations de comportements abusifs et d’intimidation auprès de certains athlètes ont fait surface au sujet de l’entraîneur-chef du club, Brian Kelly. Ce dernier a pris sa retraite après 37 ans dans le milieu au cours des derniers mois, dans la foulée du scandale.

Une enquête de l’Officier des plaintes et du Comité de protection de l’intégrité a permis de confirmer certaines de ces allégations. M. Kelly est désormais banni par la FNQ et ne pourra plus diriger d’athlètes nageurs au Québec.

Le rapport de l’IGOPP se penchait plutôt sur les circonstances organisationnelles qui ont permis à ce climat de terreur de sévir pendant plusieurs années. L’Institut note, entre autres, un manque d’expérience chez des administrateurs du club de natation gatinois afin de bien exercer leur mandat, mais aussi la présence de conflits d’intérêts évidents au sein de l’organisation.

La conjointe de M. Kelly occupait la direction générale de Natation Gatineau, tandis que le président du conseil d’administration de l’époque était un ami proche de l’entraîneur-chef.

«Selon les politiques du club, les plaintes devaient être adressées à la gestionnaire du bureau, poste occupé par la conjointe de l’entraîneur en chef. On nous a aussi mentionné que les plaintes pouvaient être adressées directement au président du conseil d’administration, bien que cela ne soit pas prévu à la politique que nous avons pu consulter», écrit l’IGOPP dans son rapport.

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