21 septembre 2021

CDPQ – La nomination de Jean St-Gelais bien accueillie

André Dubuc | La Presse

La nomination prochaine de Jean St-Gelais à titre de président du conseil de la Caisse de dépôt et placement du Québec est bien accueillie par les observateurs que La Presse a contactés. Certains s’interrogent néanmoins sur l’effet que pourrait avoir la nomination de l’ancien haut fonctionnaire sur la perception d’indépendance de la Caisse par rapport au pouvoir politique.

« Cette fois, l’opération a été bien menée », dit Yvan Allaire, président du conseil de l’Institut sur la gouvernance (IGOPP) et ancien administrateur de la Caisse de dépôt. L’expert n’avait pas hésité à critiquer publiquement le processus ayant mené à la nomination de Michael Sabia comme PDG de la Caisse de dépôt en 2009.

M. Allaire apprécie le fait que M. St-Gelais soit d’abord entré au conseil comme administrateur indépendant en mai 2021. Il constate sa riche expérience à la fois du privé et du public, ainsi que des enjeux de gouvernance. « C’est un choix très bon », dit-il dans un entretien.

« Je suis ravie qu’il ait été choisi comme président du conseil, confie l’ancienne ministre libérale Monique Jérôme-Forget à La Presse. C’est un homme remarquable et d’une intégrité sans faille. Il était président de l’Autorité des marchés financiers quand j’étais ministre des Finances, j’ai travaillé main dans la main avec lui. Je n’ai jamais douté une seconde de sa loyauté ou de son intégrité. »

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Une Caisse indépendante ?

Une telle relation pourrait semer le doute quant à l’indépendance de la Caisse de dépôt par rapport au pouvoir politique.

« Certainement, qui voudra tirer des conclusions de cette nature pourra le faire », reconnaît Yvan Allaire. Lui-même, cependant, ne s’en émeut guère. « Si quelqu’un sait comment parer les coups et éviter l’ingérence politique, c’est bien un haut fonctionnaire de carrière », enchaîne-t-il.

« Ce n’est pas mauvais qu’ils se parlent, ces gens-là [MM. St-Gelais et Legault], indique de son côté Monique Jérôme-Forget. Je siège à la Banque du Canada. Le gouverneur parle au ministre des Finances. D’ailleurs, le sous-ministre aux Finances siège au conseil. Dieu sait que la Banque du Canada est très autonome. »

Bay Street a longtemps porté un regard suspicieux sur la Caisse de dépôt et ses possibles motivations politiques. « Le cordon ombilical entre la Caisse et Québec est une très vieille image qui ne colle pas du tout à la réalité », rétorque Michael Fortier, qui connaît bien ce milieu.

Soucieux des apparences, l’ancien numéro un de l’institution, Michael Sabia, avait fait modifier la loi constitutive en 2015 pour y écrire, pour la première fois, que la Caisse était indépendante.

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