Abolition des agences de la santé: les comités d’usagers inquiets
Ariane Lacoursière et Denis Lessard | La Presse« Abolir les conseils d’administration d’hôpitaux
Dans un rapport publié ce matin, l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) recommande plutôt de conserver une dizaine de «régions de service» auxquelles seraient rattachés tous les établissements de santé du réseau. En revanche, les conseils d’administration des établissements devraient disparaître, peut-on lire dans le rapport. Seul le directeur général des hôpitaux et des autres centres de santé et de services sociaux aurait une «autonomie réelle» et serait redevable aux régions de services.
Pour Pierre Blain, directeur général du Regroupement provincial des comités d’usagers, cette suggestion est «dangereuse». «Ce n’est pas la première fois qu’on évoque l’idée d’abolir les conseils d’administration des établissements. Mais si on a juste des directeurs généraux qui rendent des comptes au niveau régional, des scandales comme les abus vécus au CUSM (Centre universitaire de santé McGill), il va y en avoir encore plus!» tonne-t-il.
Sur chaque conseil d’administration d’hôpitaux, un siège est présentement occupé par des représentants des usagers. «Si on abolit les conseils d’administration, les usagers n’auront plus leur mot à dire dans le réseau. Ils ne seront plus défendus nulle part», plaide M. Blain.
Le directeur général de l’IGOPP, Michel Nadeau, affirme pour sa part que les pouvoirs des conseils d’administration des établissements sont «quasiment inexistant». «Les régions de service que l’on propose auraient des conseils d’administration constitués uniquement de gens du public. Il n’y aurait plus de nominations. Les usagers dirigeraient vraiment leur réseau», dit-il. »
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