1 juin 2017

Dans l’intérêt de tous… ou presque

Marie-Claude Morin | CPA Canada

Alcool, énergie, loterie, aéroports… Les monopoles d’État ont-ils encore leur place au Canada? En occupent-ils une trop grande? Tour d’horizon d’un système qui coûte cher à certains, mais rapporte gros à d’autres.

Si certains pays, comme l’Australie, ont privatisé plusieurs sociétés d’État, les entreprises de cette nature occupent néanmoins une place grandissante dans l’économie mondiale : 22 % des principales sociétés de la planète sont contrôlées par les pouvoirs publics. Une proportion qui n’a jamais été aussi forte, depuis des décennies, indique une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée fin 2016. Au Canada, des voix s’élèvent pour réclamer la privatisation de géantes comme Postes Canada, la LCBO ou Hydro-Québec. Vues par certains comme des vestiges d’une époque révolue, des formes d’interventionnisme pertinentes du temps où le pays était moins peuplé, moins organisé, elles n’auraient plus de raison d’être, dynamique de marché et technologies actuelles obligent. Mais les Canadiens gagneraient-ils au jeu de la privatisation?

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La société d’État doit-elle d’abord servir la collectivité ou générer des profits? Le flou règne. Même le conseil d’administration ne connaît pas toujours bien son mandat ni sa mission, encore moins quand l’industrie et le marché évoluent. « La loi qui encadre la société d’État peut dater de dix ans, alors qu’elle devrait être revue périodiquement », déplore aussi Yvan Allaire, président exécutif du conseil d’administration de l’Institut sur la gouvernance (IGOPP).

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