Nos services publics sont-ils cassés ?
Nathalie Collard | La PresseMédecins de famille, places en garderie, logement social, places en CHSLD, dossier d’immigration, chirurgie d’un jour, délais judiciaires, pénurie d’enseignants, d’infirmières, d’inhalothérapeutes, de psychologues, de directeurs d’école… Les services qu’on tenait autrefois pour acquis sont de plus en plus difficiles à obtenir. Sommes-nous arrivés à un point de rupture ?
J’ai deux enfants et pas un seul matin, durant toute leur scolarité, je ne me suis demandé s’il y aurait un enseignant dûment formé pour leur apprendre le français et les mathématiques. Aujourd’hui, je connais des parents qui se posent la question.
Va-t-on s’habituer à cette nouvelle réalité comme on s’est habitué au fait qu’obtenir un rendez-vous avec son médecin de famille dans un délai raisonnable relève pratiquement du miracle ?
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Sommes-nous en partie responsables ?
Je me suis demandé si cette impression de crise perpétuelle était due, en partie, au fait que nous sommes plus impatients, plus exigeants aussi.
« C’est vrai que la hausse du niveau d’éducation fait en sorte que nous sommes mieux informés et capables de porter des jugements plus sensibles sur l’état de la gouvernance », note le professeur Éric Bélanger, qui estime que l’environnement médiatique et technologique oblige le gouvernement à rendre constamment des comptes. « Les citoyens sont plus critiques et c’est plus difficile qu’avant de gouverner », ajoute-t-il.
Même son de cloche de la part de Guylaine Saucier, présidente du conseil d’administration de l’Institut sur la gouvernance (IGOPP). « Les technologies de communication se sont tellement améliorées depuis 10 ans qu’on est au courant de tous les problèmes de manière instantanée, estime-t-elle. Ça n’aide pas la perception. »
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