La place des femmes au sein des conseils d’administration
Pour faire bouger les choses
Depuis 1990, en Amérique du Nord, le poids des femmes dans les conseils d’administration d’entreprises cotées en bourse stagne autour de 15%.
Les entreprises devraient se donner un objectif d’une masse critique minimale de 40% de représentants de femmes et d’hommes selon un échéancier ajusté au rythme de renouvellement de leur conseil.
C’est ce que propose l’Institut sur la gouvernance (IGOPP) dans cette prise de position.
Le document propose également d’intégrer le volet de la diversité et de la mixité dans la stratégie globale de l’entreprise. Les firmes devraient faire part à leurs actionnaires des progrès réalisés en matière de mixité. On ne devrait pas hésiter à recourir à des experts en recrutement d’administrateurs pour élargir le bassin des candidats (es) possibles.
Enfin, le président de conseil ou un administrateur chevronné pourrait agir comme mentor et accompagner les nouveaux membres afin d’assurer leur intégration.
Un objectif de 40 % de mixité au sein des conseils d’administration
En raison d’une faible participation des femmes au sein des conseils d’administration, l’IGOPP recommande que les entreprises québécoises visent à atteindre une masse critique minimale de 40 % de représentants des deux genres selon un échéancier ajusté au rythme de changement dans la composition des conseils. L’objectif d’obtenir au moins 40 %, et au plus 60 %, de membres du conseil provenant d’un genre s’appliquant évidemment à l’autre genre.
Intégration du volet diversité et mixité dans la stratégie globale de l’entreprise
L’entreprise devrait demander au comité de nomination et de gouvernance de mettre en place des processus visant à inclure systématiquement des candidatures féminines dans les listes de candidats lors du remplacement des administrateurs sortants. Le comité de nomination et le conseil sont en effet appelés à identifier les profils de compétences requis pour que le conseil puisse ajouter véritablement de la valeur et contribuer à la mise en place de la stratégie appropriée à ses enjeux et défis.
Professionnalisation du processus de recrutement
Le comité de nomination devrait dans la mesure du possible viser à inclure des noms de candidates crédibles et compétentes sur la liste des candidats aptes à remplacer les administrateurs sortants. Pour ce faire, l’entreprise devrait professionnaliser son processus de recrutement. Notamment, les descriptions des tâches des administrateurs devraient correspondre autant que faire se peut au profil et aux responsabilités recherchés.
L’entreprise devrait également élargir le recrutement au-delà du bassin des chefs de la direction ou des administrateurs déjà en place dans les autres grandes entreprises.
La divulgation
L’IGOPP propose que les entreprises s’engagent à mesurer et à communiquer de la façon la plus large possible les progrès réalisés en matière de mixité. Chaque conseil devrait établir un plan de succession sur plusieurs années et arrimer cette volonté d’accroître la diversité au rythme des changements prévus dans la composition du conseil et des profils de compétences recherchés. Le rapport annuel de l’entreprise devrait faire état des stratégies adoptées pour hausser le nombre de femmes siégeant au conseil ainsi que des réalisations à ce titre au cours de l’année écoulée.
Le mentorat
L’IGOPP suggère enfin que le président du conseil ou un administrateur chevronné accompagne les nouveaux administrateurs, y compris les membres féminins des conseils, afin d’assurer leur intégration rapide et leur familiarisation avec la dynamique et la culture particulières à chaque conseil d’administration.
l’IGOPP recommande une approche graduelle et incitative, comportant cependant un engagement clair de la part des entreprises d’accélérer la progression du nombre de femmes siégeant à leurs conseils.