Québec paiera tous les membres des CA de ses sociétés d’État
Nicolas Lachance | Le Journal de MontréalLe ministre des Finances veut rémunérer tous les membres des conseils d’administration de ses sociétés d’État du Québec afin d’attirer les administrateurs les plus qualifiés et qu’elles soient ainsi plus compétitives.
« Lorsqu’on ne rémunère pas les membres des CA d’une société d’État, c’est difficile de pourvoir les postes », a admis le ministre des Finances, Eric Girard.
Un projet de loi pour moderniser la gouvernance des sociétés d’État a été déposé mardi et propose de rémunérer les membres siégeant sur les conseils d’administration, comme à Retraite Québec et à la Société immobilière. « On veut des personnes indépendantes, on veut des personnes compétentes. On veut améliorer les performances de nos sociétés d’État », a souhaité le ministre.
La mesure coûtera aux contribuables moins de 10 millions $ par année, assure- t-il. Les membres pourraient être payés de 5000 $ à 40 000 $.
Parité et transparence
Une zone paritaire homme-femme (40 %-60 %) devra obligatoirement être représentée sur chaque CA.
Les rapports annuels devront aussi être plus transparents. Ils devront divulguer la rémunération versée à chacun des cinq plus hauts dirigeants des sociétés, incluant les bonis à la signature, les indemnités de départ et les frais de déplacement.
Le président-directeur général de l’Institut sur la gouvernance (IGOPP), François Dauphin estime que rémunérer les membres des CA est une « excellente nouvelle », tout comme la zone paritaire.
« On a milité en faveur de ça. C’est une bonne pratique parce qu’on tente évidemment d’attirer et de retenir des gens de qualité », a-t-il indiqué. « On veut des gens sérieux qui consacrent le temps nécessaire pour remplir leurs obligations et protéger le public. »
Les processus de nominations et les termes dans les sociétés d’État seront uniformisés.
Le PDG de l’IGOPP affirme néanmoins que Québec devrait se fier davantage aux décisions qui sont prises dans ses conseils d’administration, en ce qui a trait aux nominations.
Si Québec rémunère les membres, elle devrait faire confiance au jugement des membres de ses CA, estime M. Dauphin.