21 avril 2020

Les assemblées annuelles en mode virtuel inquiètent les tenants des droits des actionnaires

Martin Vallières | La Presse

Restrictions sanitaires obligent, la haute saison des assemblées annuelles d’actionnaires qui débute s’annonce d’un impact sans précédent sur la gouvernance des entreprises cotées en Bourse.

Pour la première fois, toutes ces assemblées auront maintenant lieu en mode virtuel ou « en ligne », plutôt qu’avec les habituels rassemblements de dirigeants et d’actionnaires dans une même grande salle.

Cette situation constituera donc un banc d’essai inédit pour l’usage des technologies de télécommunications de groupe et interactives dans la gestion des relations avec les investisseurs parmi les hautes directions des entreprises.

En contrepartie, un revirement de situation aussi soudain suscite une vague de préoccupations parmi les organisations de vigie en matière de droits des actionnaires lors des assemblées annuelles des entreprises.

« Depuis un bon moment, avant la crise de la COVID-19, certaines entreprises souhaitaient passer à des assemblées d’actionnaires virtuelles en tout ou en partie, en combinant temporairement leur assemblée en personne et en mode virtuel », constate Yvan Allaire, président exécutif de l’Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées (IGOPP).

« La crise de pandémie fournit l’occasion pour les entreprises de tester ce modèle d’assemblée virtuelle en circonstances exceptionnelles. Mais il n’en demeure pas moins que de telles assemblées ne donneront pas pleinement satisfaction aux petits actionnaires. Et pendant que les grands fonds [d’investissement] conservent leurs autres moyens d’accès aux dirigeants et administrateurs des entreprises. »

Expérience troublante

Selon Yvan Allaire, la toute récente expérience des premières assemblées virtuelles parmi les banques canadiennes a mis en lumière les défis à surmonter.

« Si l’on s’en remet aux pratiques mises en place par les banques lors de leurs assemblées en ligne, notamment la transmission d’avance par écrit des questions d’actionnaires pour lecture et réponse durant l’assemblée, c’est bien difficile dans ce contexte pour un actionnaire de demander plus de précision, de contredire la réponse qu’on lui a apportée ou d’indiquer son insatisfaction. »

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